Pendant plus d’une heure et demie en Live Instagram sur Lutte TV, Modou Lô a régalé le monde de la lutte, samedi soir. Le Roi des arènes n’a pas esquivé les questions d’Ibrahima Faye dit Beuz Pro, propriétaire de Lutte TV. XLO a évoqué sa blessure, son opération, son supposé deal avec Luc Nicolaï, mais également son prochain adversaire Ama Baldé. LUTTE – Pourquoi, depuis sa blessure, Modou Lô n’est pas sorti pour parler avec ses fans ? Ce n’était pas le moment. On était parti préparer le combat. Et c’est à quelques jours de mon retour que j’ai contracté la blessure, durant une séance d’entraînement. À mon arrivée au Sénégal, je suis parti voir mon médecin, le professeur Habib Diop. Il a réalisé des examens : des radios, l’IRM et c’est ainsi qu’il a décidé que je ne pouvais pas lutter. J’avais l’habitude de lutter avec des blessures. Et je gérais la situation, à chaque fois. Après ma blessure, je me suis dit que ce serait la même chose que les précédentes et que ça allait passer après quelques jours de traitement. Arrivé à Dakar, je suis allé m’entraîner sans user de mes épaules. Je travaillais les pieds. Pour dire que la blessure ne m’empêche pas d’aller vaquer à mes occupations. Seulement, mon bras ne peut pas faire grand-chose. Je n’ai pas communiqué, parce que la priorité, c’était d’aller se soigner. Par contre, j’ai discuté avec le promoteur Luc Nicolaï. J’ai donné les résultats des examens à mon agent, père Birame Gningue, qui est parti les montrer à Luc Nicolaï. Après cela, je suis parti faire mon opération. Beaucoup, à la suite de la blessure, vous reprochent un manque de professionnalisme. Comment est-elle survenue ? J’ai fait plus de 15 ans dans l’arène. Et c’est la première fois qu’une pareille chose m’arrive. J’ai pris une avance, j’ai plus hâte que quiconque de respecter le contrat et passer à autre chose. Je suis le plus grand perdant. J’ai préparé le combat pendant des années et à quelque trois semaines de l’événement que cette blessure est arrivée. C’est durant des contacts avec mes préparateurs que je me suis blessé. J’étais avec un ancien international français en lutte olympique. Lors de notre accrochage, j’ai posé ma main au sol et j’ai senti un écartement et un «crac». Nous étions sur un tapis et avec la sueur, ça devient glissant. J’ai continué la séance même si je sentais des douleurs. Mais, une fois à la maison, j’ai senti que ça n’allait pas. Je n’ai pas dormi jusqu’à 07h00 du matin, ce jour-là, à cause des douleurs. Le matin, nous sommes partis voir un Kinésithérapeute qui m’a prodigué les premiers soins. Depuis, j’ai arrêté les entraînements. Trois jours après, j’ai pris un vol pour Dakar. En venant j’ai appelé le professeur Habib Diop, mon médecin, pour lui dire que je suis blessé. C’était le lundi et il m’a dit de passer le mardi. Il m’a consulté et a dit que je ne pouvais pas lutter. Avez-vous finalement subi une opération pour la blessure ? Oui. Je n’ai jamais fait une opération avant et, comme tous les Sénégalais, le mot «opération» inquiète forcément. Mais on l’a fait et on est en train de faire notre rééducation. J’ai fait une opération en physiothérapie. Les médecins ont réalisé trois points de suture et le reste je ne le maîtrise pas. Les choses se sont passées vite parce que j’ai des amis sportifs qui ont pris les choses en charge. Pape Alioune Ndiaye, l’international sénégalais, a tout pris en charge. Ngagne DeSagana Diop et Gorgui Sy Dieng étaient également en train de voir où je pouvais faire l’opération mais c’est Pape Alioune Ndiaye qui m’a mis en rapport avec un médecin turc. Je suis parti en Turquie et l’opération s’est déroulée parfaitement. Connaissez-vous la durée nécessaire pour votre rééducation ? Même avant l’opération, j’ai demandé à savoir combien de temps j’allais rester pour pouvoir reprendre mes activités normalement. Mais les médecins m’ont répondu de ne pas me focaliser sur ça. Que j’allais faire ma rééducation et on verrait la suite. Le camp d’Ama Baldé parle trop. Et je ne viendrai pas pour dire que j’avais mal quelque part après le combat. Je ne suis pas comme les lutteurs qui révèlent des blessures après combat, je ne le ferai jamais. C’est pourquoi je vais attendre d’être guéri avant de revenir. Je ne sais pas le temps que cela va durer. J’envisage même de voyager pour que les choses aillent plus vite. Est-ce que vous n’êtes pas en train d’endormir Ama Baldé pour un beau jour dire que vous êtes guéri… Je ne peux pas dire ce que j’ignore. J’ai demandé à savoir mais on m’a répondu de ne pas me focaliser sur ça. Les partisans d’Ama Baldé sont des grande-gueules tout simplement. Mais ce que j’ai enduré comme souffrance durant la préparation, leur lutteur n’a pas souffert la moitié. Et leurs propos ne font que me motiver encore plus à être prêt. La lutte est mon gagne-pain et je ne badine pas avec mon métier. Personne ne m’a forcé à prendre Ama Baldé. J’avais dit, avant mon combat avec Eumeu Sène, que si je décroche la couronne de Roi des arènes, j’allais affronter les jeunes pour leur montrer que nous sommes de la même génération. C’est moi qui ai décidé de prendre Ama Baldé. Je suis plus fort que lui, je suis meilleur que lui dans la bagarre, je suis plus téméraire que lui. Comment avez-vous accueilli les commentaires qui disent que vous avez fui, que vous avez peur d’Ama Baldé ? Je n’ai pas fait attention à ces propos. Si je suis un peureux ou pas, ceux qui me connaissent savent. Ceux qui disent que j’ai peur sont peut-être des supporters d’Ama Baldé. Je n’ai peur de personne dans ce monde. Je suis étonné de voir des gens aller jusqu’à jurer alors qu’ils ne savent rien sur l’histoire. Le combat a beaucoup duré et j’ai vraiment hâte de tourner cette page. Je vais recouvrer la santé et tout sera clair. Il y a même des gens qui disent que c’est un deal entre Luc Nicolaï et vous ? Un deal infructueux à mon niveau alors ! Le combat a duré plus de deux ans (le combat a été ficelé le 19 décembre 2019 ndlr). En aucun moment après les reports dus à la covid-19 et autres, 5 francs n’ont été ajoutés sur nos cachets. Je serais donc le grand perdant dans le deal. Modou Lô ne badinait pas avec le mystique pour battre son adversaire. Est-il toujours dans la même optique ? Plus rien au monde ne me poussera à transgresser les recommandations de la religion. C’est quelque chose de sacré, de très important. Ce que je faisais avant était en conformité avec ma conscience de l’époque. Maintenant, j’ai dépassé certaines choses et je ne vais plus y revenir. Les difficultés que je rencontrais dans l’arène il y a 5 ans, je ne vais plus les revivre. Parce que j’avais un groupe restreint qui s’occupait de tout. Maintenant, j’ai un groupe élargi et ils peuvent faire certaines choses à ma place. La lutte, c’est un sport et le plus déterminant, c’est de bien se préparer physiquement. Modou Lô sera-t-il mystique face à Ama Baldé ? Ça fait un moment, je n’amène plus de Ndaa (vase) dans l’arène. Je me focalise sur mes entraînements, ceux qui sont sur autre chose, c’est leur affaire. Le bruit venant du camp d’Ama Baldé est trop polluant. Je leur dis que je ne suis pas un novice dans l’arène. Certains propos ne peuvent pas me déstabiliser. J’ai un mental de fer. Qu’ils continuent de parler, moi, je suis dans mon coin pour me préparer. Lors de votre face-à-face à Yéba, Ama Baldé était très mystique alors que vous étiez venu les mains vides. Avec cette blessure, ne vous êtes-vous pas dit que vous êtes atteint mystiquement ? Ceux qui disent que Modou Lô est atteint mystiquement ne font que faire leur propre promotion à travers les réseaux sociaux. Je vais bien, Dieu merci. La blessure fait partie de la vie des sportifs. Psychologiquement, rien ne peut m’ébranler. Tout le monde se permet d’être un marabout et de dire tout ce qu’il veut. Une chose qu’on doit régler au Sénégal. Allez-vous dépenser dans le mystique face à Ama autant que vous dépensiez lors de vos précédents combats ? Ce que j’ai dit est clair : je me focalise sur mes entraînements. Je crois dur comme fer que ce sont les entraînements qui donnent la victoire. Et je suis à fond dessus. Je suis blessé mais, après, je serai à fond dans les entraînements. Il y a des gens qui disent que Modou Lô va arrêter sa carrière après son combat contre Ama Baldé. Qu’est-ce que vous leur répondez ? Les gens sont libres de faire leurs commentaires. Lorsque je venais dans l’arène, personne ne m’avait saisi la main pour m’amener. Donc, quand je vais arrêter, personne ne me le dira. Je vais arrêter lorsque j’en déciderai. Chaque chose à son temps. Si on doit arrêter ou pas, on en parlera le moment venu. Pourquoi Modou Lo n’a pas accepté de prendre plusieurs avances comme les autres lutteurs ? Je ne cache pas mon amitié avec Luc Nicolaï. C’est un ami, mais quand il doit monter mon combat, le marchandage est intense avant que nous ne tombions d’accord. On s’est connu grâce à la lutte et ce que je refuse pour les autres promoteurs, je ne l’accepte pas pour Luc Nicolaï. J’ai décidé de ne pas prendre plusieurs avances et c’est mon choix personnel. Je veux être libre dans ma vie. Je ne veux pas être lié par des cordes. Beaucoup de promoteurs m’ont contacté pour des avances, mais je préfère rester libre. Je veux respecter mon contrat présent avant de passer à autre chose. Les lutteurs qui encaissent plusieurs avances en ont le droit. Ils sont libres de le faire. Maderpost / L’Observateur]]>
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