Facebook va changer son nom pour “Meta”, dans l’objectif de devenir l’entreprise phare de la réalité virtuelle avec le “metaverse“, le « futur d’Internet » selon Zuckerberg.
DIGITAL – Pour les utilisateurs, pas facile de comprendre ce changement, et cela risque de brouiller encore plus la frontière entre le réel et le virtuel. Des spécialistes alertent sur la nécessité de bien réguler ce type de pratiques pour protéger les libertés des utilisateurs.
Aurélie Jean, spécialiste de l’intelligence artificielle, explique pour BFMTV qu’avec un monde virtuel comme le “metaverse”, Facebook pourra collecter encore plus de données personnelles.
Une autre question demeure : celle du consentement des utilisateurs. Enfin, Facebook ne s’arrête pas à un détail près. Déjà, ils ont volé le nom “Meta” à une start-up déjà existante, qui réclame 20 millions de dollars de dédommagement.
Un monde virtuel qui permettra à Meta de créer des profils comportementaux encore plus fidèles à la réalité
Le reste de la société n’est pas encore familiarisé avec ces mondes en 3D, et se cantonne encore aux réseaux et plateformes “classiques”. C’est ce que veut changer Meta, en tentant de convertir les sociétés entières aux interactions sociales et à la vie en 3D.
Les comportements analysés à un niveau bien plus élevé
Aurélie Jean, docteure en sciences et spécialiste de l’intelligence artificielle (IA), avertit qu’il faudra surveiller de près ce nouveau “metaverse”, car “Facebook va avoir une opportunité à un niveau bien plus élevé d’aller collecter de l’information sur nos comportements, nos rapports sociaux.”
À l’aide des lunettes et gants connectés, il est possible de suivre nos regards, nos mouvements, pour mieux déchiffrer nos émotions lors de nos interactions. C’est une véritable mine d’informations, pour mieux concevoir des produits et campagnes de marketing !
Lundi 2 novembre, Meta a déclaré qu’un nouveau capteur tactile et un matériau plastique pourraient être utilisés comme une « peau » en plastique déformable de moins de trois millimètres d’épaisseur, pour bien suivre tous les mouvements à reproduire dans le “metaverse”.
Développée en collaboration avec des scientifiques de l’Université Carnegie Mellon, cette technologie permettrait de percevoir la force ou le toucher, et de proposer des interactions physiques très riches.
Si les objectifs du “metaverse” de Meta se concrétisent, il sera peut-être possible d’interagir avec des objets virtuels et d’obtenir une espèce de réponse physique via un élément matériel.
En somme, la réalité rattrape bien vite la fiction. Pour avoir un petit aperçu de ce à quoi pourrait ressembler tout cela, il suffit de regarder le dernier Spielberg : Ready Player One. En plus de représenter à merveille ce à quoi peut ressembler un univers parallèle, le film montre aussi les risques que cela peut induire, les conséquences que cela peut avoir sur la vie réelle. À croire que c’était une mise en garde…
Comment empêcher l’irrémédiable ?
Si l’on en arrive à la situation actuelle, dans laquelle les géants d’Internet préparent des plateformes dignes des films de science-fiction les plus fous, c’est à cause du manque de régulation, selon Aurélie Jean.
La solution serait de revoir les règles et lois qui encadrent les activités numériques. “On est arrivé au bout d’un chemin. Il faut réguler les pratiques de développement, de conception, de test des algorithmes”, ce qui oblige à remettre en question le modèle économique de ces plateformes, qui font passer le bien être des utilisateurs et de la démocratie au second plan.
Meta espère virtualiser complètement les relations sociales, en généralisant une pratique qui était jusqu’à présent limitée aux adeptes du “gaming”. Les joueurs de jeux vidéo en ligne utilisent déjà des mondes virtuels pour jouer et interagir avec d’autres joueurs, dans un univers parallèle complètement numérisé.
Certains y mènent une véritable vie virtuelle, et cela permet aux éditeurs de ces univers de collecter leurs données à un niveau beaucoup plus élevé.
Maderpost / FranceSoir
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