ELECTRICITE – La reprise de délestage, après plusieurs années de stabilisation depuis la chute vertigineuse du prix du baril du pétrole en 2014, pourrait survenir si la Senelec ne lève pas dans les meilleurs délais 100 milliards de francs auprès des banques locales pour résorber une partie des créances de l’Etat non encore épongées auprès de la Société africaine de raffinage (SAR), qui ne serait plus dans les dispositions de fournir à la Senelec, a appris samedi Maderpost de source digne de foi.
La Senelec a reçu “l’autorisation” du ministère des Finances et de l’Economie “sollicité pourtant en début d’année” pour une “signature” en vue de faire face aux dettes de l’Etat s’élevant à 200 milliards de francs. Elle a quelques semaines pour lever un emprunt de 100 milliards de francs auprès des banques locales pour assurer la distribution d’électricité dans les foyers et entreprises du pays.
N’étant pas payée par le plus gros consommateur, l’Etat, “qui ne lui aurait pas versé un franc cette année”, la Senelec prie pour un “retour favorable et express” des banques pour payer afin de la SAR et lui permettre de décharger sa cargaison de fuel au large des côtes sénégalaises.
Pour l’heure, la SAR assure la fourniture, mais elle ne pourrait tenir plus longtemps selon M. Cheikh Diop, secrétaire général du syndicat des hydrocarbures.
Il a alerté sur le grand risque de panne générale d’électricité qui guette le Sénégal. “La SAR est à cour de fuel à cause d’impayés de plus de 100 milliards que l’Etat doit aux bateaux fournisseurs de la Senelec. Si rien n’est fait, le pays sera frappé d’un black-out les jours à venir “. A-t-il confirmé récemment.
Parmi les fournisseurs du fuel de la Senelec à la SAR, le Sénégalais Baba Diao de la société ITOC, qui depuis 2011 alimente la SAR avec les cargaisons 1 et 2. La société Vitol fournissant la cargaison 3 de Tonne métrique.
Ces deux sociétés ont été choisies parmi des ténors du secteur comme Total International, Glencore, Traffigura, Stag Energy, Mercuria, Addax, AOT et Optima…
Fournisseur de la plus importante quantité de fuel au Sénégal, la société de Baba Diao attend de l’Etat le paiement de sa dette afin qu’elle puisse alimenter convenablement ses cargaisons.
Après avoir connu une baisse de 40 % en 2014, le prix du baril de pétrole longtemps sous les 60 $ US, du jamais vu depuis 2009, est à un peu plus de 67 dollars Us ce samedi.
Maderpost