Me Mamadou Seck, bâtonnier de l’Ordre des avocats, traduit en acte sa volonté d’assainir le barreau de Dakar. A l’audience solennelle de Rentrée des Cours et Tribunaux, le nouveau bâtonnier avait averti. Il avait indiqué que le Barreau prendra ses responsabilités afin de mettre un terme aux comportements de ses membres dont les actes n’honorent pas l’institution judiciaire. Quelque jour après, le Barreau décide de la suspension et la convocation de Me El Hadji Diouf devant le Conseil de discipline. La suite qui sera réservée à ce dossier, déterminera l’engagement de Mamadou Seck et Cie.
JUSTICE – La suspension et la convocation prochaine de Me El Hadji Diouf devant le Conseil de discipline de l’Ordre des avocats, dont 19 membres statueront sur son sort le 28 février 2023, marqueront-t-elles le début d’une fin des sorties fréquentes des robes noires dans la presse pour parler de dossier judiciaire en cours (pendants devant la justice) ? Déjà, à la Rentrée solennelle des Cours et Tribunaux de janvier dernier, le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Mamadou Seck, exhortait les acteurs de la justice à «plus de responsabilité et un comportement qui honore l’institution judiciaire. Le spectacle que donnent aujourd’hui certains avocats, sorte d’employés de leur clients, n’honore pas cette noble profession et remet totalement en cause leur rôle d’acteurs de la justice».
Mieux, avait-il dit, «Notre justice doit être protégée, défendue par ceux qui l’animent et qu’elle transcende, pour être la plus parfaite possible. Ils doivent se rappeler que la justice est aussi une vertu personnelle et un niveau d’excellence morale». A cette même occasion, le bâtonnier avait insisté aussi : «Nous devons rompre avec cette sorte de culture collective tendant à observer une attitude plutôt pudique à l’égard des comportements individuels inadaptés, déviants ou non conformes à nos règles car c’est l’affaire de l’institution judiciaire toute entière, laquelle pâtit dans son ensemble de la mauvaise image que certains d’entre nous donnent de la justice». Ainsi, il avait pris l’engagement de faire le ménage au sein de sa corporation. «L’Ordre des avocats s’attèlera travailler à redresser la barre, pour favoriser le développement de la confiance des citoyens dans l’autorité judicaire», avait-il prévenu.
A signaler qu’avant Me Mamadou Seck, les bâtonniers de l’Ordre des avocats dénonçaient ce qu’ils qualifient de «plaider presse». C’est-à-dire, les avocats qui font des journaux ou autre médias audiovisuels, des outils de propagande pour des dossiers en attente de jugement. Ce n’est pas aussi une première que le Barreau initie une procédure disciplinaire contre un de ses membres. Me Mamadou Cabibel Diouf radié de l’Ordre des avocats, en 2018.
Maderpost / Sud Quotidien