Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en République Centrafricaine, le Sénégalais Mankeur Ndiaye, se veut optimiste pour la tenue des élections le 27 décembre en dépit de l’opposition exprimée par certaines forces sur place.
CENTREAFRIQUE – « Le plan se déroule très bien sur le terrain. Donc, je ne vois pas pourquoi les élections ne peuvent pas se tenir le 27 décembre. Nous savons qu’il y a des forces politiques qui ne veulent pas des élections, qui veulent coûte que coûte engager le pays dans une nouvelle transition mais la communauté internationale s’y oppose », a dit le chef de la Mission des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA).
Les Centrafricains doivent se rendre aux urnes le 27 décembre pour un scrutin présidentiel et des élections législatives dans un contexte tendu.
Interrogé par la RTS, lundi soir, Mankeur Ndiaye a indiqué que « le Conseil de sécurité des Nations-Unies ‘’vient de se réunir et entre autres questions qu’il a évoquées, figure la situation en Centrafrique (….) ».
« Nous sommes alors en alerte maximale et lançons encore un appel à tous ceux qui comptent saboter le processus électoral à revenir à la raison parce qu’il faut que le peuple centrafricain s’exprime le 27 décembre pour choisir son leader », a-t-il déclaré.
Sur la question relative à « un probable taux de participation faible », Mankeur Ndiaye a estimé que « tout est possible ». « Il y a l’insécurité et cette stratégie de répandre la peur au sein des populations pour empêcher qu’elles aillent retirer leurs cartes d’électeur », a-t-il fait part.
Il a rappelé que le retrait des cartes qui a démarré le 19 décembre va se poursuivre jusqu’au 27 décembre, jour du scrutin.
« Nous notons un certain engouement à Bangui, la capitale, où les populations sont sorties massivement pour aller retirer leurs cartes, également dans beaucoup de parties du territoire de Centrafrique le retrait se poursuit », a-t-il souligné.
Selon lui, « il se peut que dans telle ou telle zone que les populations aient peur de sortir parce qu’il y a ces menaces des groupes armés de s’en prendre à tous ceux qui sortiront retirer leurs cartes pour aller s’exprimer le 27 décembre ».
Mankeur Ndiaye a annoncé que la communauté internationale a « pris les dispositions pour une forte participation et rassurer les populations centrafricaines ».
Sur le déploiement des forces russes et rwandaises, il a répondu : « Oui, c’est vrai nous avons été informés par le Rwanda et également par le gouvernement centrafricain de la présence de soldats Russes dans le pays. (…) ».
« L’ambassadeur de Russie a confirmé que c’est à la suite de la demande du gouvernement centrafricain que la Russie a déployé des moyens pour appuyer les forces armées centrafricaines et le Rwanda a fait de même avec une centaine d’éléments qui sont en train d’arriver », a-t-il déclaré.
Le chef de la MINUSCA dit avoir lui-même « sollicité le Conseil de sécurité à travers le Secrétaire général des Nations-Unies de renforcer les moyens de la mission ».
« Ma demande a été acceptée et est en train d’être étudiée par le Conseil de sécurité. Certainement dans les 48 heures, nous aurons des moyens renforcés notamment des moyens aériens pour nous permettre de pouvoir conduire nos opérations terrestres et d’assurer la sécurisation du processus électoral », a-t-il ajouté.
A la question « est ce que le Sénégal pourrait offrir ses bons offices », il a rappelé que des forces sénégalaises sont déjà engagées sur le terrain dans le cadre de la MINUSMA.
« Le Sénégal est là déjà. Vous avez des forces sénégalaises qui sont engagées. Il y a la police et la gendarmerie. La police sénégalaise est dans le plan global de sécurisation des élections (…) et nous avons (…) des gendarmes qui contribuent au processus de sécurisation du processus électoral », a-t-il dit.
Maderpost / APS