Les autorités maliennes ont interdit jeudi aux médias toute publication sur les activités des partis politiques, après avoir suspendu ces dernières la veille. Par contre, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a demandé au Mali d’« abroger immédiatement » la suspension des activités des partis politiques.
HAC – À la suite de la suspension des activités des partis politiques, la Haute autorité de la communication (HAC) « invite tous les médias (radios, télés, journaux écrits et en ligne) à arrêter toute diffusion et publication des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations », dit-elle dans un communiqué.
La HAC ne précise pas à quoi s’exposeraient les médias qui contreviendraient.
La junte au pouvoir a décrété mercredi la suspension « jusqu’à nouvel ordre » des activités des partis et des associations à caractère politique, coupables selon elle de « discussions stériles » et de « subversion ».
Il s’agit de nouvelles restrictions à toute expression d’opposition ou de dissidence de la part des colonels qui ont pris le pouvoir par la force en août 2020 en renversant le président civil Ibrahim Boubacar Keïta.
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a demandé jeudi au Mali d’« abroger immédiatement » la suspension des activités des partis politiques.
« Nous sommes profondément préoccupés par le décret suspendant les activités des partis politiques et autres associations civiques. Il doit être immédiatement abrogé », a indiqué le Haut-Commissariat sur le réseau social X.
Ce nouveau tour de vis survient alors que les militaires viennent de manquer à leur engagement, pris sous la pression de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de céder d’ici au 26 mars 2024 à des civils élus la direction de ce pays confronté au djihadisme et plongé dans une profonde crise multidimensionnelle depuis 2012.
Maderpost / LaPresse