Le Président Sénégalais Macky Sall a mis la même verve pour recadrer le chef de la junte le capitaine Ibrahim Traoré à la tête du Burkina Faso à la faveur d’un putsch, lui indiquant que les chefs d’Etat africains ne sont pas allés au sommet Russie-Afrique pour « mendier ».
POLITIQUE – C’est une onde de choc qui a parcouru les conclaves russo-africains et irrité grandement les chefs d’Etat et de gouvernement africains présents à Saint-Petersbourg pour le deuxième sommet du genre initié par l’homme fort de la fédération de Russie, Vladimir Poutine.
Le capitaine Traoré est allé trop loin, manquant aussi bien de discernement que de respect envers des chefs d’Etat élus au suffrage universel par leurs populations, ignorant tout des subtilités de la démocratie et manquant surtout de pertinence pour en arriver à poser sur la table des inepties relevant de complexe racial.
Traoré a déclaré ce vendredi devant un parterre de 20 chefs d’Etats étonnés par sa suffisance : « Comment se fait-il que nos chefs d’Etat traversent le monde pour mendier. »
Des propos aussi inattendus qu’inopportuns que le président Macky Sall a relevés lors de sa prise de parole pour faire à son tour la leçon au militaire et recadrer celui qu’il considère à juste raison comme son jeune frère burkinabè se voulant le seul intègre de la salle.
« Pour répondre à notre jeune frère, notre cadet capitaine Traore, les chefs d’Etat africains ne sont pas venus ici pour mendier, tout comme nous n’allons pas ailleurs pour tendre la main », a dit le chef de l’Etat sénégalais.
« Nous travaillons pour un partenariat d’égal dignité entre les peuples. C’est le même discours qu’on tient à Dakar, ici à Saint-Petersbourg ou à Washington. Donc, le combat de l’Afrique est un combat pour la dignité et ça transcende les générations… », a ajouté Macky Sall sans faire dans la bouillabaisse revenue en puissance en Afrique de l’Ouest.
D’un autre côté, la sortie du putschiste burkinabè en dit long sur les idées circulant dans les arcanes de son palais et dont certaines ne sont pas aussi gratuites qu’on pourrait le croire surtout surtout si elles sont exprimées en Russie dont l’appétit grandissant pour l’Afrique est un secret de polichinelle, pour ne pas dire sa volonté de s’ouvrir les portes de l’Atlantique après s’être assuré une ouverture pour le Pacifique grâce à sa présence remarquée en RCA. Comme elle s’est tracée une route sur la… Mer noire céréalière. On peut être capitaine et ne rien savoir savoir de la géopolitique, c’est ce qui transpire apparemment du côté du béret.
La leçon du Sénégalais dont le passé de gauche est connu de ses compatriotes laisse la différence faire le reste.
Le sommet Russie-Afrique atteste de la volonté de Moscou de ne plus se laisser distancer et accroître son influence en Afrique après l’ère de la guerre froide qui l’avait vue se positionner dans certaines pays, la Guinée, l’Angola et ailleurs aux premières heures de leur indépendance.
Le président Macky Sall qui a annoncé le 3 juillet dernier ne pas être candidat pour un troisième mandat s’est félicité des relations russo-africaines, suggérant une coopération économique plus consistante, comme il l’a toujours défendue du reste.
Maderpost