660 millions d’Africains sont connectés grâce à un smartphone en 2020, le double par rapport à 2016 (336 millions) selon une étude du cabinet Deloitte (2018). Cette explosion du nombre d’utilisateurs signifie plus de données à collecter, permettant à l’Intelligence Artificielle d’accélérer le développement du continent conformément à l’Agenda 2063 de l’Union africaine et aux Objectifs de Développement Durable de l’ONU.
ECONOMIE NUMERIQUE – Selon une étude d’Accenture sur l’impact économique à long terme de l’Intelligence Artificielle dans le monde, l’IA a le potentiel de doubler le taux de croissance du PIB d’un pays d’ici 2035 (Accenture report, « Why Artificial Intelligence is the Future of Growth »). La capacité d’exploiter ne serait-ce qu’une fraction de ces avantages serait un outil puissant de développement et de réduction de la pauvreté. Cet impact aurait un retentissement particulièrement fort dans un petit nombre de secteurs clés pour l’Afrique, à savoir l’agriculture, les soins de santé, les services publics, les services financiers ou encore l’éducation.
L’IA démocratise l’accès à des technologies innovantes et génératrices de productivité afin d’alimenter la croissance du continent. Investir dans l’IA c’est investir dans une meilleure allocation des ressources qui permettra d’augmenter la productivité. Or, dans beaucoup de pays africains la capacité des gouvernements à garantir une utilisation efficace des ressources dans la prestation des services publics est parfois compromise par des facteurs tels que le manque de transparence ou encore par des modes de prestation des services publics qui peinent à répondre aux besoins actuels. Grâce à l’automatisation, les technologies d’IA peuvent considérablement rationaliser les processus et réduire les coûts : elles peuvent alléger les charges administratives, ce qui augmentera automatiquement l’efficacité du secteur public.
Les gestionnaires du secteur public pourront ainsi résoudre les problèmes d’affectation des ressources, en réaffectant le personnel là où il peut être le plus productif. Au niveau du secteur de la santé, l’IA aura un rôle à jouer. La pandémie de la Covid-19 a accentué le retard de l’Afrique dans les systèmes de santé. En misant sur l’IA, Huawei a aidé le Centre Hospitalier Universitaire Ibn Rochd Casablanca, le deuxième plus grand hôpital du Maroc, à déployer et à tester le système de diagnostic Covid-19 assisté par l’IA pour
améliorer le dépistage de patients potentiellement atteints du virus. L’IA a aussi un rôle à jouer dans la création de nouveaux emplois.
L’Afrique est un continent jeune avec plus de 60 % de sa population âgée de moins de 25 ans. Selon les récentes projections des Nations unies, d’ici 2030, le continent abritera plus d’un quart de la population mondiale des moins de 25 ans. Cette explosion démographique augmentera considérablement la taille de la main-d’œuvre.
Selon le rapport sur la compétitivité de l’Afrique (2017), le défi est de créer 450 millions de nouveaux emplois dans les vingt prochaines années. Le numérique apparaît alors comme une source inépuisable de nouveaux emplois. L’intelligence artificielle permettrait le recrutement de talents et de compétences recherchées dans les meilleurs délais avec un matching avec les bonnes formations demandées par le reste du monde.
Cependant, l’IA en Afrique est confrontée à plusieurs défis comme le manque d’investissements, la rareté des talents spécialisés et le manque d’accès aux dernières recherches mondiales. Ces obstacles sont en train d’être aplanis, bien que lentement, grâce à l’ingéniosité africaine et aux investissements de multinationales.
En 2020, Huawei a consacré plus de 15,9% de son chiffre d’affaires global à la recherche et développement. Nous avons aussi prévu de continuer à investir dans la R&D et de poursuivra la recherche et l’innovation tournées vers l’avenir afin de promouvoir un développement social, économique et environnemental durable. C’est dans cette optique que Huawei a ouvert un grand centre d’intelligence artificielle en Afrique du Sud. Ce nouveau centre permettra aux développeurs de toute l’Afrique d’accéder au centre à distance. Il enseignera les meilleures pratiques d’application d’IA, reliera les développeurs aux marchés, soutiendra les chaînes d’approvisionnement d’IA, développera les talents et soutiendra l’innovation des applications.
En effet, le développement des talents sera essentiel à la réussite de l’écosystème africain de l’IA. Promouvoir l’éducation numérique et la formation des compétences en TIC sur le continent est un défi majeur mais qui doit être relevé si le continent africain veut favoriser sa transformation et sa compétitivité.
En collaborant avec les gouvernements, le secteur privé peut offrir de belles opportunités de formations de talents dans le domaine de l’IA. Un engagement que Huawei a déjà pris en collaborant avec des universités Egyptiens afin de créer plus de 60 ICT Académies. En plus d’apporter une formation de qualité dans les nouvelles technologies, cette collaboration a permis de combler les postes vacants d’ingénieurs dans les domaines technologiques les plus avancés.
La prochaine étape de l’IA sur le continent africain est la définition d’une stratégie d’intégration de ces nouveaux produits dans l’amélioration continue du quotidien des individus. Cette intégration passe avant tout par la refonte et la réingénierie des systèmes éducatifs et des programmes scolaires, qui doivent s’atteler à produire des compétences capables de tirer pleinement profit de l’IA.
Maderpost / Lejecos