Le BNB, introduit par le Bhoutan dans les années 1970, repose sur quatre piliers fondamentaux : le développement économique durable, la préservation de l’environnement, la promotion de la culture nationale et la bonne gouvernance. Il vise à mesurer le bonheur et le bien-être de la population de manière plus holistique, en dépassant les indicateurs économiques traditionnels.
CONTRIBUTION – Le BNB et les normes ESG : des convergences notables
On observe une proximité intéressante entre le BNB et les normes ESG (Environnement, Social et Gouvernance), de plus en plus utilisées pour évaluer la durabilité des entreprises et des pays.
* Prise en compte de l’environnement : Le BNB intègre explicitement la dimension écologique dans l’évaluation du bien-être national. De même, le critère “Environnement” des normes ESG évalue l’impact des activités sur l’environnement (pollution, gestion des ressources, lutte contre le changement climatique).
* Dimension sociale : Le BNB inclut des aspects sociaux (promotion de la culture, bonne gouvernance) qui rejoignent les préoccupations du critère “Social” des normes ESG (respect des droits humains, conditions de travail,diversité et inclusion).
* Gouvernance responsable : Le pilier de bonne gouvernance du BNB fait écho au critère “Gouvernance” des normes ESG, qui examine la qualité de la gestion (transparence, éthique, lutte contre la corruption).
Limites de l’IDH et pertinence du BNB
L’IDH, bien qu’utile, a été critiqué pour ses limites :
* Focalisation restreinte : L’IDH se concentre sur la santé, l’éducation et le revenu, négligeant d’autres aspects essentiels du bien-être (qualité de l’environnement, sécurité, liberté, participation citoyenne).
* Difficulté à saisir les inégalités : L’IDH donne une moyenne nationale, masquant les inégalités entre régions ou groupes sociaux.
* Vision occidentale du développement : L’IDH, conçu dans un contexte occidental, peut ne pas refléter les aspirations d’autres cultures.
Le BNB, avec son approche holistique, semble plus proche des préoccupations actuelles en matière de développement durable et des normes ESG. Il offre une alternative pour évaluer le progrès des pays, intégrant des aspects qui vont au-delà des indicateurs économiques.
Nous devons repenser notre développement à l’aune du BNB
Le BNB, en intégrant des dimensions environnementales, sociales et de gouvernance, présente des similitudes avec les normes ESG et offre une approche plus complète de l’évaluation du bien-être que l’IDH. Il pourrait inspirer d’autres pays, notamment en Afrique, à adopter des mesures plus holistiques du progrès, en phase avec les enjeux du développement durable.
Il serait judicieux d’explorer comment adapter le BNB aux réalités africaines, en tenant compte des spécificités culturelles, sociales et environnementales du continent.
Daniel G G SECK
Directeur Général
Danberlo Consulting
Maderpost