La Société financière internationale (IFC en anglais), une organisation membre du groupe de la Banque mondiale a publié un rapport diagnostic du secteur privé au Sénégal. « Diagnostic du secteur privé : créer des marchés au Sénégal » est l’intitulé du rapport.
RAPPORT – Dans le rapport consulté par le Journal de l’économie sénégalaise (Lejecos), l’Ifc juge nécessaire d’alléger quatre contraintes clés pour stimuler l’investissement afin de renforcer le rôle du secteur privé.
Selon l’IFC, il y a des conditions de concurrence inégales. Sur ce point, l’IFC explique que leurs causes sont à rechercher du côté du rôle encore important de l’État dans les affaires économiques, les réglementations afférentes ainsi que la part importante de l’économie informelle.
La persistante présence d’un grand nombre d’entreprises publiques au Sénégal est un exemple de l’importance de l’État dans les affaires économiques. Un autre exemple reste la persistance d’un cadre réglementaire encore lourd, qui malgré des améliorations significatives reste assez peu compétitif. Ceci contribue à l’existence d’un important secteur informel (estimé représenter plus de 40% du PIB) qui tend à fausser la compétition avec le secteur privé formel.
L’IFC ajoute que l’accès difficile au financement est une contrainte majeure pour les entreprises du secteur privé, et les MPME , la principale catégorie d’entreprises sont parmi celles qui ont le plus de difficultés à obtenir du crédit. « Moins d’une firme sur quatre au Sénégal, soit 22,6 %, a pu obtenir un prêt bancaire ou une ligne de crédit, proche des résultats moyens de la région ASS (Banque Mondiale 2017).
Lorsqu’ils réussissent à obtenir un prêt ou une ligne de crédit, ils doivent mettre en gage des actifs importants pour garantir leurs prêts. La valeur de la garantie requise est très élevée, en moyenne 271,7 % du prêt.
Les grandes entreprises affichent un taux moyen de 160,7 %, tandis que les petites entreprises affichent un taux excessif de 428,7 % (Banque Mondiale 2017a) », lit-on dans le document. Les contraintes à l’amélioration de l’accès au financement incluent une concurrence limitée entre les fournisseurs de services financiers, une infrastructure financière faible, et la faiblesse des politiques du secteur financier et certaines limitations des MPME.
Selon l’IFC la troisième contrainte est liée à l’approvisionnement en électricité. Sur ce point, le rapport souligne que malgré un accès relativement élevé, l’approvisionnement en électricité au Sénégal est coûteux. Avec 61,7 % de la population en 2017, l’accès à l’électricité au Sénégal est supérieur à la moyenne de l’ASS qui est de 44,6 %.
Toutefois, l’accès dans les zones rurales reste faible et le réseau de distribution n’atteint pas beaucoup d’endroits, y compris là où des industries sont réellement en activité. «La dépendance du Sénégal à l’égard du fioul lourd (FL) pour ses centrales électriques signifie que la base de coûts du secteur est élevée et que même des tarifs élevés pour les consommateurs ne peuvent pas la couvrir entièrement, obligeant souvent l’État à intervenir avec des subventions et conduisant à l’accumulation d’arriérés. Le coût moyen de l’électricité en 2018 était d’environ 0,24 dollar EU par kW/h, nettement supérieur à la référence mondiale de 0,10 dollar EU par kW/h », relève le rapport.
Comme quatrième contrainte, l’IFC note que la connectivité physique et numérique peut encore être améliorée. Si les infrastructures sont un facteur crucial de développement, l’Ifc soutient que le Sénégal présente des faiblesses majeures dans le domaine des transports et des technologies de l’information et de la communication qui entravent la connectivité.
Maderpost / Lejecos