Le variant anglais est désormais majoritaire dans plusieurs régions du Royaume-Uni. Les scientifiques de l’Office for National Statistics ont analysé quels sont les symptômes les plus fréquents chez les personnes infectées. CORONAVIRUS – En septembre 2020, un nouveau variant du SARS-CoV-2 est détecté dans plusieurs régions du sud de l’Angleterre. Son séquençage révèle qu’il possède plusieurs mutations importantes sur le gène codant la protéine S, or les tests de dépistage PCR sont considérés comme positifs lorsque ce gène est identifié dans le prélèvement d’un patient. Le variant anglais passait donc entre les mailles du filet. Pour le dépister et suivre sa propagation dans la population, l’Angleterre a modifié ses critères de dépistage. Trois gènes sont amplifiés par PCR : celui de la protéine S, celui de la nucléocapside N et l’ORF1ab qui code pour une polyprotéine qui sera fragmentée en plusieurs protéines impliquées dans la réplication. Un échantillon est considéré comme positif pour le SARS-CoV-2 si un ou plusieurs gènes sont identifiés. Les tests uniquement positifs pour la protéine S ne sont plus jugés fiables. Un échantillon est considéré positif pour le variant anglais quand les gènes N et ORF1ab sont identifiés simultanément. Le variant anglais se propage rapidement
Entre le 11 et le 17 janvier 2021, les tests positifs pour le variant anglais représentent près de 70 % des tests réalisés dans certaines régions comme l’Irlande du Nord, Londres ou le sud-est de l’Angleterre.
Le variant anglais a donc connu une propagation éclair depuis sa découverte, notamment grâce à un changement dans la séquence des acides aminés (N501Y) qui renforce sa liaison avec son récepteur ACE2.
Boris Johnson, Premier ministre du Royaume-Uni, avait annoncé le 22 janvier dernier que le variant anglais « peut être lié à un degré plus élevé de mortalité ». Une déclaration basée sur des chiffres préliminaires et donc à prendre avec précaution.
Aujourd’hui, les scientifiques de l’Office for National Statistics ont livré un rapport qui détaille un peu plus les symptômes expérimentés par les personnes infectées par le variant anglais. Elles présentent un ensemble de symptômes différents des autres variants, mais pas plus sévères.
Le variant anglais fait plus tousser
Leur analyse se base sur les déclarations de patients testés positifs entre le 15 novembre 2020 et le 16 janvier 2021. Les participants ont rempli un questionnaire dans lequel ils ont renseigné leurs symptômes dans les 7 jours précédents le dépistage.
Ceux testés positifs pour le variant anglais ont rapporté plus souvent des symptômes compatibles avec la Covid-19, sans les nommer, les symptômes classiques de la maladie (toux, fièvre, problème respiratoire et perte de goût et d’odorat combiné). Au contraire, la perte de goût et d’odorat seules sont moins fréquentes.
Plus en détail, il apparaît que les personnes infectées par le variant anglais sont 35 % à tousser (contre moins de 30 % pour les autres), environ 22 % à avoir la gorge sèche et de la fièvre, plus de 30 % à être fatigués et environ 25 % à avoir des douleurs musculaires.
Les différences sont moins significatives pour les autres symptômes étudiés. Rien n’indique dans le rapport que les symptômes sont plus sévères pour les personnes infectées par le variant anglais, elles présentent juste un profil symptomatique différent.
Par ailleurs, le fait que la toux soit un des symptômes les plus fréquents pourrait participer à sa propagation rapide, puisque la toux s’accompagne de la projection de microgouttelettes contenant le virus.
En France, le variant anglais progresse aussi, mais dans des proportions bien moindre qu’outre-Manche. Sa propagation est hétérogène sur le territoire, il représente 3,3 % des tests positifs au niveau national. La région où il se propage le plus est l’Île-de-France avec 6,9 % des tests positifs.
Maderpost / Futura]]>