Le ministre burkinabé des mines a démenti mardi l’octroi d’une mine au groupe russe de sécurité privée Wagner en échange de ses services dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
DIPLOMATIE – Cette réaction de Simon Pierre Boussim fait suite à la déclaration du président ghanéen Nana Akufo-Addo lors d’une réunion avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken. L’ambassadeur du Ghana au Burkina Faso, M. Boniface Gambila Adagbila, a été convoqué en audience urgente, vendredi matin, au ministère des Affaires étrangères pour demande d’explications.
Le ministre burkinabè en charge des mines a démenti mardi, à Ouagadougou, l’octroi d’une mine au groupe russe de sécurité privée Wagner en échange de ses services dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Simon Pierre Boussim a affirmé que la société minière russe Nordgold qui va exploiter la mine de Yimiougou dans le Centre-Nord du pays existe au Burkina Faso depuis une dizaine d’années et exploite déjà trois mines d’or.
“Nous n’avons pas octroyé un permis à une société russe au sud du Burkina. Par contre, il y a eu un conseil des ministres qui a officiellement accordé un permis d’exploitation à une mine industrielle du nom de Nordgold d’Yimiougou pour donc l’exploitation du minerai de Yimiouro situé dans la commune de Kassiméoro dans la région du centre-nord“, précise M. Boussim qui rappelle que “le centre-nord est totalement différent du sud”.
“J’étais surpris de voir effectivement qu’il n’y a pas de structure minière au sud du pays avec des Russes parce qu’il n’avait pas certainement fait le lien avec Yimiougou mais nous avons apporté les preuves et nous avons également donné tous les dossiers pour qu’ils regardent”, dit-il en réponse au président Akufo-Addo.
“Le processus entamé en 2017 pour l’accord du permis d’exploitation de la mine industrielle à Yimiougou a été respecté, les pièces exigées ont été fournies et il est du devoir de l’administration de répondre à une demande de permis, soit en accordant ou en n’accordant pas. Dans la mesure où ils ont respecté toutes les conditions, il n’y a aucune raison donc pour l’Etat de refuser cela“, affirme le ministre des mines du Burkina.
“La déclaration qui a été faite, nous ne pouvons pas apporter plus d’explications parce que nous ne connaissons pas un permis d’exploitation que nous avons accordé au sud“, poursuit-il en signalant qu’une liste de tous les permis d’exploitation dans la zone sud du pays, allant du Togo à la Côte d’Ivoire, a été établie.
“Nous avons fait effectivement la liste de tous les permis d’exploitation où ils cherchent la grande mine industrielle qui se trouve dans la zone du sud, allant du Togo jusqu’à la Côte d’Ivoire pour qu’ils voient clairement que parmi ces projets d’exploitations il n’y a aucun site“, conclut-il.
Monsieur Nana Akufo-Addo, président du Ghana a prétendu que le Burkina Faso a conclu un accord avec le groupe de sécurité privé russe Wagner.
“Aujourd’hui, des mercenaires russes sont à notre frontière nord. Le Burkina Faso a maintenant conclu un accord pour aller de pair avec le Mali en employant les mercenaires Wagner avec le Mali en employant les forces Wagner sur place“, a déclaré M. Akufo-Addo.
Il a également déclaré que le groupe Wagner s’était vu offrir une mine dans le sud du Burkina Faso en guise de paiement pour des services – vraisemblablement combattant des militants islamistes.
Dans une vidéo de la rencontre avec le secrétaire d’Etat américain, M. Akufo-Addo décrit l’évolution comme particulièrement inquiétante alors que le Ghana a fermement condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La possibilité d’utiliser Wagner pour aider le Burkina Faso, en proie à des attaques djihadistes depuis 2015, fait l’objet de débats depuis plusieurs mois et de mises en garde des partenaires occidentaux.
Il a évoqué la prolifération dangereuse des coups d’État en Afrique de l’Ouest, ajoutant qu’il y avait des ennemis de la démocratie qui travaillaient dur dans la région.
Maderpost / BBC