La presse quotidienne fait état mercredi d’une sensible baisse de la tension notée ces derniers jours sur le front politique, au dernier tournant de la campagne électorale pour les législative anticipées de dimanche.
REVUE DE PRESSE – “Manœuvres de désescalade”, peut-on lire à la une du journal Le Quotidien, selon lequel la Brigade d’intervention polyvalente (BIP) de la police nationale a mis la main sur 81 personnes après l’attaque contre des marchands ambulants à Saint-Louis (nord), en lien avec la campagne électorale.
Ces marchands agressés “scandaient le nom de Ousmane Sonko, lors du passage d’une caravane de l’opposition au marché Sor. Les personnes arrêtées font l’objet d’interrogatoires au niveau du commissariat de police”, rapporte le journal en citant le gouverneur de Saint-Louis.
Al Hassane Sall, le chef de l’exécutif régional de Saint-Louis, “reste ferme quant à la mise en œuvre des instructions du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, relativement à la sécurisation du reste de la campagne électorale”, ajoute Le Journal Le Quotidien.
Walfquotidien également annonce que “plus de 70 personnes interpellées à Saint-Louis”. Il ajoute que la tête de liste nationale de la coalition du parti Pastef (pouvoir), Ousmane Sonko revient à de meilleurs sentiments” après avoir demandé à ses militants de se “venger” des agressions qu’ils auraient subis.
“Une accalmie de façade ?”
De son côté, Barthélémy Dias, tête de liste nationale de l’une des principales coalitions de l’opposition et maire de Dakar, “réitère son appel au calme et à la paix”, alors que l’ancien Premier ministre Amadou Ba “prône le débat d’idées”, selon Walfquotidien.
“Après l’escalade, une accalmie de façade ?”, s’interroge Vox Populi, en se faisant l’écho de l’appel renouvelé d’un responsable de la société civile, Moundiaye Cissé en l’occurence, qui “pointe du doigt l’Etat et invite les leaders [politiques] à plus de responsabilité”.
“Les ministères de l’Intérieur et de la Justice doivent lancer un signal fort pour montrer que l’impunité ne va pas prospérer”, déclare Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D (Démocratie-Droits humains-Développement).
Sud Quotidien estime que pour le coup, la classe politique se retrouve “face à ses responsabilités”. L’escalade dans la violence notée ces derniers jours “a provoqué une véritable levée des boucliers et un appel général au calme et à la responsabilité”, souligne cette publication.
« Haro sur la violence », renchérit le quotidien Enquête, selon lequel “plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer les violences observées à Saint-Louis ainsi que les appels à la violence dans le cadre de la campagne électorale pour les prochaines législatives”.
“Une classe politique de plus en plus violente”
L’info fait état d’une “vague nationale condamnation” qui s’est levée pour dénoncer ces violences, Le Témoin quotidien faisant en particulier remarquer que la “confrontation” a été évitée entre la tête de liste nationale de la coalition dirigée par Pastef (pouvoir) et le maire de Dakar, à la tête de l’une des principales coalitions de l’opposition.
“La bataille entre les deux mastodontes de la scène politique que sont Ousmane Sonko et Barthélémy Dias déclenchée depuis le démarrage de la campagne électorale n’a pas eu lieu”, avance le journal.
Il ajoute que “malgré une démonstration de force de ses partisans”, Ousmane Sonko ”a renoncé à la riposte parce que l’Etat a pris en charge ses doléances en arrêtant près de 80 personnes proches de Barthélémy Dias et de Samm Sa Kaddu”.
“Accusé d’être à l’origine de la violence électorale qui sévit dans le pays depuis quelques jours, Barthélémy Dias s’est lavé à grande eau, avant de rejeter la faute sur Ousmane Sonko. Non sans déballer sur leurs relations passées, quand le leader de PASTEF était venu solliciter son aide pour sa protection et celle de sa famille”, écrit le quotidien L’info.
Le Mandat s’inquiète d’une classe politique ”de plus en plus violente”, à force de tomber dans les “confrontations physiques, verbales” et autres dérives, avant de pointer, pour les déplorer, ”des scènes de violence, aussi physiques que verbales, chez la nouvelle classe politique constituée pourtant de jeunes”.
La presse se trouve également interpellée, le ministère de la Communication et le CORED – Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias – ayant appelé à ”un journalisme responsable”, selon Le Soleil.
Le journal signale que cet appel concerne notamment la diffusion de messages de haine et l’incitation à la violence durant la campagne électorale.
Maderpost / Aps