ENVIRONNEMENT – Oudy Diallo, président de l’association ALERTE Environnement basée à Kédougou, a profité du décor offert ce jeudi par le Président directeur général de l’IAM, M. Moustapha Guirassy, par ailleurs député à l’Assemblée nationale, en présence d’invités et le “souteneur de la cause Kédovine” Charles Faye du Groupe Futurs Médias, pour dresser à la presse un tableau sombre de sa région, de la partie du fleuve Gambie exploitée par une société chinoise, et des populations et animaux dont la vie “passe désormais derrière l’or et l’argent qu’offre aux étrangers l’une des régions les plus riches du pays”. https://www.facebook.com/oudy.diallo.9/videos/1855916594469180/?t=18 M. Diallo et le député Guirassy n’ont pas eu de mots “assez forts” pour dire la “faillite” du gouvernement sénégalais dans la gestion des problèmes que vivent les populations de Kedougou. “Abandonnées à leur sort parce qu’elles ne pèsent pas lourd dans la balance électorale, parce que Kédougou n’a pas un électorat fort, les populations souffrent d’une discrimination, comme beaucoup d’autres régions”, ont laissé entendre les conférenciers et membres de l’association ALERTE. “Nous sommes venus en parler à Dakar parce que personne ne cous écoutera là-bas. Nous sommes venus à Dakar pour tirer la sonnette d’alarme sur les exploitations minières qui sont en train de dégrader l’environnement à Kédougou. Notamment sur le fleuve Gambie qui s’est tari à cause de l’exploitation minière abusive dans la région”, ont dit les conférenciers non sans colère. Selon les conférenciers, c’est dans le fleuve même que les sociétés installent leurs machines qui bien entendu laissent filer dans l’eau des millions de détritus toxiques qui rendent l’eau impropre à la consommation même pour les animaux et à toutes autres activités agricoles. “On ne peut même plus y laver nos habits”, en a ri sans humour M. Diallo qui dénonce l’attribution de plus de 50 permis d’exploitation d’or dans la région “avec une entreprise qui exploite et une autre en phase d’exploitation”. “Plusieurs dizaines ont un arrêté d’exploitation d’or alluvionnaire et éluvionnaire sans compter l’orpaillage. Ces exploitations constituent, dit-il, un énorme dégât écologique avec la contamination des sols jadis destinés à l’agriculture et l’élevage. Certaines entreprises sont dans le lit du fleuve Gambie ou de la Faleme, comme cette entreprise des Chinois qui sont allés jusqu’à draguer le fleuve Gambie le divisant en deux au point que l’eau ne coule pas en amont.”, regrette le Kédovin. “En plus certaines entreprises sont rentrées dans le parc national Niokolo Koba est patrimoine de l’Unesco en péril”, poursuit-il, soulignant combien sa région vit des heures surréalistes. “Vous journalistes devez venir à Kédougou pour voir la catastrophe écologique, il ne faut pas rester à Dakar”, a-t-il encore dit, dépité. “Les populations de Kédougou sont très dépendantes de leur environnement pour les moyens de subsistance ainsi que pour la nourriture et l’eau. Sur le plan économique les populations ne se retrouvent pas. La prostitution gagne du terrain, les maladies aussi” se sont plaints les conférenciers. Ils “attendent” du gouvernement qu’il ait une “politique RSE” et surtout “plus intelligente”. Moustapha Guirassy, candidat à la présidentielle de 2019, n’a pas mâché ses mots pour dire le “bien” qu’il pense de ce gouvernement qui “met beaucoup d’argent” dans des projets “prestigieux” mais qui est incapable de “donner de l’eau à ses population” et à “leur assurer un avenir meilleur”. Les conférenciers ont remercié le journaliste Charles Faye pour son “soutien constant” et sa “décision d’accompagner les populations kédovines pour la quête d’une vie à laquelle ils ont droit”. Habib NGOM ]]>
