54 ans dans les pieds, polytechnicien sorti d’une école d’élite au Canada, forgé dans la transpiration et l’ingéniosité, Yérim SOW ’’brillé’. Il n’a jamais voulu être sous l’aile protectrice de son père, Aliou SOW, le défunt bâtisseur du BTP contemporain au Sénégal et en Afrique. Il s’est essayé à tout. De big access à l’hôtellerie haut de gamme en passant par la banque, l’immobilier et les télécoms, Yérim a pris son destin en mains. A force de caractère, de courage et de conviction, il a réussi à s’imposer au-delà des frontières de ses terres familiales. Sur une short-list d’une cinquantaine de leaders influenceurs, Yerim SOW est l’Homme de l’Année 2021 du journal panafricain Confidentiel Afrique.
DISTINCTION – Yérim Sow est un infatigable travailleur. Mieux, il est performer. Un As du business tout court..
Un entrepreneur qui a toujours regardé grand. Il investit sans rechigner et gère son business avec rigueur et bienveillance. Les aléas du monde des affaires, n’ont pas pris le dessus sur sa rage d’aller de l’avant et de gagner les paris risqués. Au Sénégal, comme dans certains pays du continent où il a investi, son nom est assez évocateur.
Qui plus que Yérim Sow mérite le statut tant convoité de << l’homme de l’année de Confidentiel Afrique >>. Il est certes « Fils de ». Mais ce fils d’Aliou Sadio Ardo Sow, fondateur de la légendaire Compagnie Sahélienne d’Entreprises, (Cse), s’est frayé son propre chemin ayant très tôt compris ce dicton espagnol : le chemin se trace en marchant. Sa fortune immense a été bâtie loin des affaires du pater. Son audace, son esprit d’anticipation et surtout sa finesse d’esprit ont été décisifs dans ses choix entrepreneuriaux.
Son groupe Teylium, une constellation de ses différentes activités, composé d’agro-industrie, de banque, du secteur immobilier, de l’hôtellerie, force admiration et respect. Une saga fabuleuse.
Les télécoms constituent une ses activités phares. Ce Sénégalo-ivoirien, en anticipant avant l’explosion notée maintenant dans ce secteur, a pris une bonne longueur d’avance sur son monde…des affaires.
La saga de MTN, Bridge Bank, Teyliom Properties
Le veinard et discret Yérim consacre son temps à l’utile. Le voilà actionnaire historique de MTN Côte d’Ivoire et copropriétaire depuis 2018 de Free au Sénégal avec le français Xavier Niel, l’homme d’affaires Malgache Hassanein Hiridjee.
Ce quinquagénaire d’un mètre 85 a donc pu constituer une fortune estimée à 350 millions de dollars à force d’initiatives et d’un sens pointu et prononcé des affaires qu’il sait si bien déployer avec l’habilité d’un investisseur averti. Un roc qui résiste aux secousses qui singularisent un milieu qu’il ne partage pas avec des enfants de chœur. C’est son côté ’’killer’’.
Sa mésaventure au Bénin en est une illustration éloquente. Il a entamé un bras de fer avec les autorités de ce pays qui l’ont expulsé du terrain où son hôtel devrait être construit. La raison : non respect des délais. Son bail résilié le 18 février 2020, Yérim Sow et son entreprise Teyliom avaient lancé une procédure d’arbitrage international, pour contester la démolition de son investissement sur les bords de la Marina de Cotonou.
Comme le notait votre magazine Confidentiel Afrique, en septembre 2020, la destruction de l’hôtel Noom construit à 90% a été un véritable scandale.
Yérim Sow qui étend ses tentacules, avait auparavant ouvert un autre hôtel du même nom au Niger, en 2019, en marge du sommet de l’Union Africaine (UA). Un investissement de 22 milliards de FCFA sur fond de succès retentissant et fort bien apprécié par les autorités de Niamey.
En 2021, la progression vertigineuse se poursuit avec l’ouverture à Abidjan du Noom Hôtel. Une tour de 21 étages, joyau de 5 Étoiles du groupe hôtelier panafricain MangalisHôtel Group (MHG).
Noom Hôtel est aussi présent en Guinée, à Kaloum, en bordure de mer.
Mangalis est une filiale de la holding Teyliom International. Mangalis Hôtel Group qui se décline en trois catégories. Noom Hôtels pour le haut de gamme, Seen Hôtels pour la gamme intermédiaire et Yaas Hotels pour une gamme plus économique.
Un « prophète-entrepreneur » à bonne école.
Yérim Sow est aussi très présent au Sénégal notamment à Diamniadio. Le groupe Teylium tient sur ce site un projet de quartier d’affaires dénommé «Epycentre», réservé aux multinationales qui voudraient s’installer dans le pôle urbain.
Figurent aussi d’autres projets de Teylium comme ses hôtels de 4 et 5 étoiles (développés sous la marque propre Noom et Seen), des logements moyens et haut standing, un parc d’attraction, une école, entre autres.
Tous ces projets, ces investissements en Afrique ne sont pas réalisés sans difficultés, mais l’homme la foi adossée à des principes fondamentaux, se montre toujours déterminé à soulever les montagnes. Il a ainsi su faire face à la pandémie de la Covid-19, véritable bourreau des investisseurs. Sa force : sa forte personnalité, sa discrétion et son efficacité.
Né en 1967 à Dakar, enfance tranquille dans l’ombre d’un papa Aliou, trop exigeant, qui trône sur une entreprise créée en 1970, le jeune Yérim passe une adolescence dorée et se montre brillant à l’école. À 18 ans, son bac scientifique en poche, il prend les airs pour le Canada. Direction: École Polytechnique à l’université de Montréal, où il décroche le diplôme d’Ingénieur et reste en Amérique du Nord. Aux Etats-Unis, à Boston plus précisément, il étudie le commerce à l’université. C’est parti pour une longue carrière d’homme d’affaires : première entreprise en 1988, à 21 ans: Direct Access, spécialisée dans l’informatique. Il échoue six ans après et gagne en expérience. Un prêt d’un milliard de francs CFA est contracté auprès de son père Aliou Sow. Il prend le pari devant le pater de rembourser. Un engagement qu’il respectera. Yérim commercialise des pagers, permettant de recevoir des messages, à travers des modèles baptisés «bip access». Il réussit sur ce coup. C’était en 1994. Ces petits appareils sont très présents au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Sa maman, sœur de Mohamed Tiecoura Diawara, ancien ministre du Plan du premier Président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, a aussi couvé l’enfant Yérim en veillant sur son éducation et inculqué la fibre d’une fertilité croisée dans ses relations avec l’univers post-cocon familial. Sur les traces de son défunt Père, le Patriarche Aliou Ardo SOW, Yérim est devenu au fil des années un bâtisseur des temps modernes. En mode plutôt underground.
Maderpost / Confidentiel Afrique