Alors que les rideaux tombent ce vendredi 15 novembre à 00h00 sur la campagne électorale des législatives anticipées fortement marquée par la violence, les électeurs espèrent que régularité, transparence, liberté d’aller et de venir et l ‘accalmie seront au rendez-vous du dimanche 17 novembre 2024.
LEGISLATIVES ANTICIPEES – Fini les attentes des citoyens sur les déclarations de campagne, sur les réponses attendues de leurs futurs députés à leurs questions cruciales liées aux enjeux économiques, sociaux, politiques.
Dimanche, les électeurs seront fixés, dès les premiers résultats tombant des radios, sites et télés, sur le tempo que va prendre l’Assemblée nationale. Mais d’ici là, ils souhaiteront que leurs votes se déroulent dans le calme, que les protagonistes acceptent le verdict des urnes, après le discours trempé au vitriol tenu lors de la campagne électorale par certains d’entre eux.
Les jeunes de 18 à 25 ans constituant 11% (783 084) du fichier électoral, fortement présents lors de la kermesse électorale, attendent des futurs députés et particulièrement de la prochaine majorité qu’ils militent pour la mise en place d’un plan de développement centré sur deux axes, le présent et leur avenir.
Un présent qui leur est difficile du fait de l’étroitesse du marché de l’emploi, dans un pays qui a pourtant tout pour doper l’emploi. Mais faudrait-il encore que ces jeunes soient instruits, formés, éduqués.
Au regard de ce trois piliers fondateurs du gisement de la connaissance, il y a fort à dire et à faire, quand bien même l’urgence recommanderait aux futurs députés de faire accélérer l’entreprenariat des jeunes, le soutien aux Petites et moyennes entreprises, la modernisation de l’agriculture qui passe par l’audit des sols et l’encouragement des investissements étranger en parfaite intelligence et relation avec un secteur privé réuni autour d’une seule entité patronale.
C’est dire quels types de députés attendent les jeunes.
Chez les jeunes de 26 à 35 ans qui constituent 27% (1 969 052) du fichier électoral, la question de la qualité de l’éducation pour leurs enfants, leur santé, celles de leurs enfants et de leurs parents, l’eau et l’électricité payée une fortune et le coût exorbitant du loyer sont les grandes questions, sans compter celle de l’emploi, sur lesquelles ils attendent les futurs députés.
Pour eux, les parlementaires devront amener le gouvernement á s’engager à développer les investissements dans les infrastructures modernes, particulièrement dans les zones rurales, et amener toujours le gouvernement à renforcer la gouvernance locale en vue d’une meilleure gestion et accueil des services publics.
Les mêmes attentes s’entendront du côté des électeurs de 36 à 45 ans qui constituent 24% du fichier électoral (1 741 948). En plus de l’accès aux services de base, pour cette catégorie d’âge, la gestion des ressources naturelles, notamment celles du gaz, du pétrole et des minerais, est importante. Tout comme la transparence et la responsabilité dans la gestion des revenus du pétrole et du gaz est importante.
Plus mûre et constituant une partie significative de la classe intermédiaire, elle attend aussi des futurs députés qu’ils contrôlent la part des revenus directement investis dans les infrastructures locales en matière de santé et d’éducation par exemple. Ces électeurs seront aussi sensibles, tout comme ceux de la tranche d’âge de 46 à 60 ans, 23%, soit 1 739 614 électeurs, à la lutte contre la corruption.
Pour tout ce beau monde et les jeunes, le renforcement des institutions de contrôle (Cour des comptes, Ofnac) est une nécessité. Les futurs députés devront s’évertuer à l’application stricte des lois anticorruption, et contrôler la transparence dans les marchés publics et les décisions politiques.
La question de la sécurité et du terrorisme les intéresse aussi. Les députés devront leur assurer qu’ils œuvreront pour le renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité, la coopération sous-régionale, régionale et internationale dans le cadre du renseignement.
Au vu d’un certain nombres de discours susceptibles de fissurer la cohésion sociale, ils demanderont aux députés de prévenir la radicalisation que l’on constate de plus en plus.
Ils attendent aussi des futurs députés qu’ils respectent et renforcent les dispositions de la Constitution, dans le cadre notamment de la limitation des mandats, de la décentralisation pour donner plus de pouvoir aux collectivités locales. Il y a en plus les questions liées à l’environnement, au changement climatique, à l’inclusion sociale, aux droits des minorités, le dialogue et la stabilité auxquels tiennent ceux qui ont plus de 60 ans, soit 15% du fichier électoral (1 138 192), sans compter la santé gratuite.
C’est dire que si ces élections des législatives anticipées sont importantes pour les acteurs politiques, elles le sont aussi pour les électeurs qui attendent de sortir du ghetto… politique.
Maderpost / Charles FAYE