« Utiliser l’avenir pour construire le présent » *
Du contenu local
Puisque l’Afrique, dans son entièreté a les yeux rivés sur le Cameroun pour raison de coupe d’Afrique des nations, le slogan de la FIFA “jouons bien, vivons bien” me servira de leitmotiv pour revenir sur un sujet important : Le projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures.
« Légiférons bien, vivons bien ».
TRIBUNE – En effet, il semble que de l’observation des politiques de contenu local en Afrique, il ressort “qu’il n’existe pas de solution universelle pour maximiser la valeur ajoutée locale et que les tentatives visant à imposer du contenu local au moyen de lois rigides n’ont pas tenu leurs promesses, causant même des effets collatéraux fortement dommageables”. Cette vision de ceux qui ne nous veulent pas que du bien, à elle seule, aurait dû suffire au moment de l’élaboration de la loi sur le contenu local, à rassembler tous les patriotes sincères pour réfléchir sur comment maximiser la valeur ajoutée locale des projets pétroliers et gaziers, surtout que l’opposition politique bien souvent, parfois à raison, se plaint de ce que notre économie soit extravertie et tenue par des étrangers.
Aujourd’hui qu’une opportunité voulue par le Président de la République s’offre à elle de mettre du contenu dans le projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures, refuser de la saisir pourrait être mal perçu par les populations et les conforter dans le sentiment de désaffection, de suspicion, voire de mépris vis-à-vis de la politique, des politiques.
Pour rappel, le préambule de l’avant-projet de Constitution de la CNRI proclame la résolution du Peuple du Sénégal à œuvrer à l’édification d’une société prospère, juste et solidaire qui a le souci de garantir une exploitation et une gestion transparentes du patrimoine foncier et des autres ressources naturelles dans l’intérêt des populations et celui des générations futures.
De l’intelligence artificielle
Il est important d’avoir des consensus forts dans le secteur des hydrocarbures, car dans les pays où le pétrole a permis de faire des sauts de développement, c’est parce qu’il y a eu un consensus. Surtout qu’au regard de l’évolution du monde dans lequel nous vivons, les défis sont immenses. En effet sans qu’on y prête trop attention, nous sommes en train d’assister à un changement civilisationnel où « l’avenir est utilisé pour construire le présent ». Aujourd’hui par exemple, la Sillicon Valley propose d’implanter des circuits intégrés dans les cerveaux de nos enfants pour leur éviter une marginalisation en perspective de la future guerre entre l’Intelligence Artificielle (IA) et celle humaine. Certains scientifiques escomptent euthanasier la mort (la mort de la mort) au XXI siècle, créer la vie artificielle, manipuler les cerveaux, développer l’Intelligence Artificielle, tout ceci sur fond de racisme. Alors qu’il est scientifiquement établi qu’il n’y a pas de différence de potentiel entre les races, des racistes instrumentalisent la génétique depuis la fin du XIX siècle pour justifier leurs préjugés pro colonisation.
Face à cette réalité qui voit se dessiner les contours d’un homme 2.0, puissant et quasi immortel que la Sillicon Valley appelle de tous ses vœux, n’y a-t-il pas plus urgent que nos petites querelles politiques qui risquent de nous mener inéluctablement vers des lendemains incertains ? Soyons donc flexibles, transversaux et opportunistes pour être présent à ces Rendez-Vous du futur/présent.
Conclusion
Nous considérons que l’opposition patriotique peut et doit contribuer à ce sursaut salvateur en fonction de ses moyens, de ses idées, de sa disponibilité, de sa position afin d’assurer un contrôle stratégique du processus de valorisation des réserves pétrolières et gazières du Sénégal dans un contexte de menace terroriste. Au fond, si l’opposition doit demeurer la sentinelle vigilante de l’espace politique sénégalais, il faut que dans la pratique elle ne souffre point d’une faiblesse de la participation voire d’un absentéisme /boycott systématique. Les militants tout en exprimant leurs désaccords, doivent être disponibles, capables d’animer des structures et de définir des options stratégiques.
Au terme de ces concertations, un projet de loi sera élaboré et servira de balise voire d’outil d’évaluation pour la mise en œuvre des promesses faites aux populations – à savoir que les ressources naturelles appartiennent au peuple – et qui devra constituer une référence commune permettant de mesurer les déviances et, en cas de besoin, de rectifier.
*Anticipation scientifique (Fondation GESDA)
Par YORO BA Sociologue,
Conseiller Spécial Présidence de la République
Président NAFORE (Nouvelle Alliance des Forces Républicaines)