Le Sénégal perd chaque année entre 3,5 et 4 milliards de FCFA en écotaxes à travers l’importation des équipements électroniques, a relevé, lundi à Tivaouane, le ministre de l’Environnement et du Développement durable Abdou Karim Sall, soulignant l’urgence de rapatrier ces fonds.
ECONOMIE -Abdou Karim Sall procédait au lancement d’une campagne de communication pour le changement de comportement dans le cadre du Projet de gestion des déchets plastiques, des eaux usées et des déchets d’équipements électriques et électroniques dans les villes secondaires du Sénégal.
Le projet a trois composantes que sont la valorisation des boues de vidange à Tivaounae, celle des déchets d’équipement électriques et électroniques à Dakar et enfin la valorisation des déchets plastiques, pour 1000 tonnes par an, à Touba.
Le ministre de l’Environnement a expliqué que chaque équipement fabriqué et commercialisé fait l’objet de paiement d’une écotaxe, dont le rôle est de ’’participer au vieillissement ou au recyclage de ce produit’’.
’’Malheureusement, nous achetons nos appareils électriques et électroniques à l’étranger et ces écotaxes sont collectées dans les pays d’origine et ne sont jamais rapatriés dans nos pays’’, a-t-il déploré, précisant que entre 3,5 et 4 milliards de FCFA sont ainsi perdus chaque année.
’’Nous pays en développement, n’avons pas les moyens suffisants de prendre en charge le vieillissement de ces appareils dangereux’’, a-t-il relevé, ajoutant que le projet financé à hauteur de 3 millions d’euros par le Grand Duché de Luxembourg, ’’permettra de rapatrier tous les montants collectés en terme d’écotaxes dans tous les pays de provenance de ces équipements’’.
Le projet va aussi aider, selon lui, au financement de centres de traitement de ces déchets électriques et électroniques dangereux pour l’environnement, et assurer des formations.
Abdou Karim Sall a indiqué que son département est en train d’ouvrir ’’un chantier important’’ pour ’’rendre efficace et effectif’’, le traitement des déchets des équipements électriques et électroniques.
La campagne de communication pour un changement de comportement lancée à Tivaouane vient renforcer celle démarrée il y a quelques semaines par son ministère, en vue de l’application de la loi du 8 janvier 2020, relative à la prévention et à la réduction de l’incidence des produits plastiques sur l’environnement.
’’Cette loi est un puissant levier pour promouvoir l’économie circulaire dont le développement peut aider à lutter contre le péril plastique, tout en créant des activités économiques autour du recyclage et la valorisation des déchets plastiques’’, a soutenu le ministre.
Selon lui, depuis avril 2020, 60 tonnes de plastiques ont été saisies compte non tenu des saisies de la douane.
’’Nous allons passer à la vitesse supérieure les jours à venir, en appliquant désormais l’amende et en mettant les contrevenants entre les mains de la justice’’, a-t-il averti, tablant sur une disparition du plastique au Sénégal ’’d’ici 7 mois’’.
Maderpost/ APS
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