Une nouvelle étude réalisée dans le cadre de la coopération germano-sénégalaise ambitionne d’identifier le potentiel de production d’hydrogène vert pour le mix énergétique au Sénégal, a appris jeudi Maderpost auprès de l’Ambassade d’Allemagne à Dakar.
ENERGIE – La source indique qu’il s’agit « d’identifier les coûts associés et les potentiels de marché ainsi que la création de valeur ajoutée locale, tout en prévenant les impacts environnementaux et sociaux négatifs ».
Selon toujours la diplomatie allemande, l’étude permet d’obtenir des orientations pour la mise en place d’un cadre juridique et réglementaire adapté aux réalités socio-économiques, environnementales et énergétiques.
De plus, elle dessine le rôle du secteur privé, en tant que consommateur d’énergie ainsi que potentiel producteur, voire exportateur d’hydrogène et de ses produits dérivés comme l’ammoniac.
Rappelons qu’en décembre 2023, lors du Sommet « Compact with Africa » à Berlin, le chancelier Oalf Scholz s’était engagé à investir 4 milliards FCFA dans les énergies renouvelables en vue de renforcer la coopération entre le continent et l’Europe dans le but de mettre en place un « approvisionnement énergétique respectueux du climat, basé sur l’hydrogène vert ».
A cette fin, le gouvernement allemand s’est engagé à investir quatre milliards d’euros dans l’énergie verte en Afrique d’ici à 2030. Olaf Scholz en avait fait l’annonce lors du Sommet « Compact with Africa » organisé à Berlin dans le cadre du G20.
L’initiative a été lancée en 2017 par l’Allemagne pour faciliter et optimiser les investissements du secteur privé dans les infrastructures en Afrique ce d’autant que transition énergétique à l’échelle mondiale renvoie aux infrastructures de production d’électricité verte de plus en plus évoquée dans les financements internationaux en Afrique.
« Produisez de l’hydrogène vert, et vous pourrez compter sur nous comme acheteurs », avait lancé le chancelier allemand aux dirigeants africains lors du Sommet de Berlin du 21 novembre 2023 réunissant 13 pays dont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, l’Égypte, l’Éthiopie, le Ghana, la Guinée, le Maroc, le Rwanda, le Sénégal, le Togo et la Tunisie.
L’hydrogène vert envisagé en Europe pour remplacer une partie des combustibles fossiles présente toutefois une emprunte géographique importante et souvent bloquante en Europe.
Déjà en mai 2022, l’énergie était au centre des préoccupations du chancelier allemand Olaf Scholz lors de son premier voyage en Afrique.
Il souhaitait faciliter les importations de gaz fossile du Sénégal, l’abandon progressif du charbon en Afrique du Sud et promettait de soutenir le développement de leurs économies de l’hydrogène.
Le Sénégal abrite de vastes réserves de gaz de plus de 420 milliards de mètres cubes (MMC), avec notamment le projet Grand Tortue Ahmeyim, dont la Mauritanie est copropriétaire.
« C’est mon premier voyage en tant que chancelier fédéral sur le continent africain, et j’ai très consciemment choisi le Sénégal comme première étape », avait déclaré M. Scholz lors d’une conférence de presse.
La capacité d’exportation annuelle de GNL de 3,5 milliards de m3 attendue sur le marché en tension pourrait remplacer environ 7 % des importations de gaz de l’Allemagne en provenance de Russie, pensait-on à l’époque.
M. Scholz avait du reste évoqué une coopération dans « l’utilisation des ressources en gaz naturel dont dispose le Sénégal ».
Cependant, il avait plaidé pour une Afrique soutenue dans le financement des investissements énergétiques, par exemple en ce qui concerne la production de gaz.
Maderpost