L’augmentation de la température du globe va devenir intenable, et même potentiellement mortelle d’ici la fin du siècle, et deux milliards de personnes sont menacées, selon une étude publiée par le journal scientifique Nature Sustainability lundi 22 mai. Plus que jamais, chaque dixième de degré compte, estiment les chercheurs, car en limitant le réchauffement à 1,5°C, l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris de 2015, le nombre de personnes exposées à ces risques serait réduit à moins d’un demi-milliard de personnes.
CLIMAT – Deux milliards d’individus seront exposés à des chaleurs extrêmes d’ici à 2100, selon les chercheurs, avec des températures bien supérieures à celles qui ont permis à l’humanité de se développer pendant des millénaires. Résultat : certaines zones pourraient devenir inhabitables
Quelque 600 millions de personnes seront concernées en Inde, 300 millions au Nigeria ou encore 100 millions en Indonésie : ces trois pays sont ceux qui comptent ainsi le plus grand nombre d’habitants potentiellement confrontés à une chaleur mortelle.
L’étude rappelle en effet que les politiques actuellement en place à travers le monde pour limiter le réchauffement climatique mettent la Terre sur une trajectoire d’augmentation de la température de 2,7°C d’ici la fin du siècle.
Or le monde connaît déjà un réchauffement proche de 1,2°C sous l’effet de l’activité humaine, notamment l’utilisation des combustibles fossiles, avec un cortège de catastrophes : canicules, sécheresses, feux de forêt.
Les chercheurs estiment donc qu’avec chaque 0,10°C supplémentaire, 140 millions de personnes supplémentaires seront exposées à une chaleur dangereuse.
Paris lance une consultation publique sur une France à +4°C
En France, le ministère de l’Environnement a lancé mardi 23 mai une consultation pour répondre à : comment vivre dans un pays plus chaud de 4°C degrés, et se préparer aux effets du réchauffement climatique à l’horizon 2100. Transports, économie, habitat, tous les domaines sont concernés. Les conclusions seront rendues à la fin de l’été.
Face au réchauffement climatique, il y a deux principaux leviers : l’atténuer et s’y adapter. Les deux vont de pair, même si le dernier volet fait souvent figure de parent pauvre des politiques publiques.
Si le réchauffement parvient à être contenu en dessous de la limite de 1,5°C fixée par l’accord de Paris, les conséquences seront toutefois lourdes. Elles le seront d’autant plus que les engagements actuels nous mènent plus vers une trajectoire de 2,5°C supplémentaires.
Dès lors, autant se préparer au pire, qui n’est jamais exclu : c’est le sens de cette consultation qui envisage ainsi une France réchauffée de +4°C. Dans ce scenario, le nombre de jours caniculaires sera multiplié par 5, les sécheresses dureront plus longtemps alors que dans le même temps les pluies diluviennes et les inondations seront, elles aussi, plus nombreuses.
Comment s’y adapter ? C’est la première fois qu’une consultation publique est menée sur ce thème. Chaque secteur, du transport au bâtiment en passant par l’énergie ou l’agriculture, devra apporter sa contribution. Cette somme, récoltée d’ici la fin de l’été, permettra alors de mettre à jour le plan national d’adaptation au changement climatique, attendu lui à la fin de l’année.
Maderpost / Rfi