DECOUVERTE – Réalisé entre 1977 et 1982 dans le “cadre du programme de développement économique des provinces du Sud du Maroc”, le Port de Tan Tan semble sortir du désert pour surplomber crânement l’Atlantique, à 25 km au Sud de la ville éponyme et 330 km de la ville d’Agadir, à quelques vagues de Laâyoune, a constaté Maderpost à l’occasion d’une visite guidée inscrite dans le programme de la quatorzième édition du plus important rassemblement du Royaume chérifien traditionnellement appelé Moussem déroulé du 4 au 9 juillet à Tan-Tan même. https://youtu.be/zjBKRTm3Syw Dans ce désert du Sud du Maroc, la République populaire de Chine, invité d’honneur, des «pays amis» les Emirats Arabes Unis notamment et les nombreux autres invités ont vu comment ce Port de pêche valorise les richesses halieutiques de sa région, en offrant ses quais à la fixation de la flottille de pêche, son hinterland aux activités industrielles liées à la conservation, la transformation du poisson à la création d’emplois pour les locaux. Chacun y trouve son compte. Des pêcheurs, aux 40 armateurs, en passant par les constructeurs navals de tonnage moindre ou égal à 250 tonnes. https://youtu.be/jmAtpnZN2_0 A “vocation de pêche” et “chantier naval”, le port étale fièrement ses statistiques. 600 unités de pêche démarrant et amarrant pour trois types de pêche : artisanale, côtière, hauturière. A raison de 360 unités pour la pêche côtière, 240 pour l’artisanale, 60 pour l’hauturière, avec à l’arrivée un butin de 50 000 tonnes de poisson sortie de mer pour les deux premières activités. Port de construction et réparation navale, Tan Tan surprend les convives par le nombre de bateaux en construction qui vont grossir une flotte locale de 280 unités et une flotte nationale de 1460 unités toutes spécialisées dans la pêche côtière. [caption id="attachment_30558" align="alignnone" width="300"] Bateau en construction au chantier naval de Tan Tan, Maroc. Photo OGM[/caption] Ces embarcations optimisées à 250 tgb (tonneau de jauge brute) et “pas un gramme de plus” “comme indiqué par le Code maritime marocain datant de 1912”, selon M. Bousri Ouissam, le fils du Président directeur général propriétaire des lieux, “se construisent à un rythme de 15 unités l’année”. “Chaque bateau à une âme. Il est source de vie pour les familles. Il incarne le partage, la sécurité, le courage, le silence, le travail de nuit. Rien n’est de trop pour en faire un instrument de qualité afin que ceux qui y travaillent jour et nuit gagnent leur vie”, dit avec emphase le jeune Bousri. Il suffit de regarder les travailleurs à l’œuvre pour voir que le cadre est enchanteur. La mer et ses mystères sans doute. [caption id="attachment_30561" align="alignnone" width="300"] Bateau construit au chantier naval du port de Tan Tan[/caption] Dans ce chantier naval, les artisans mettent quatre 4 mois pour livrer un bateau construit à partir du bois d’acacia, d’acajou, d’eucalyptus (pour le tronc du bateau), sur lequel une trentaine de matelots prendront rendez-vous pour aller en haute mer. Cette année, 12 000 personnes sont concernées par la pêche à Tan Tan où dorment et se lèvent 60 000 âmes vivant de 80% des ressources générées par le port inauguré en 1981 par le roi feu Hassane 2. 37 ans après, ce port qui a connu deux extensions : “la première en 1988 pour permettre la réception des bateaux de pêche hauturière et les cargos destinés à l’export des produits de la pêche” et “la deuxième en 1999 destinée à augmenter la capacité du port et à améliorer les conditions d’accès”, le port de Tan Tan cherche un second souffle. Oui, car elle est loin cette période où Tan Tan débarquait 300 000 tonnes de poisson capturé, en 1996 par exemple. Et pour cause, le port de Laâyoune est passé par là, d’abord, ensuite celui de Dakhla. La concurrence est rude. [caption id="attachment_30559" align="alignnone" width="300"] Entrée du port de Tan Tan. Photo OGM[/caption] Le Maroc ne peut compter une façade maritime de 3500 km, à raison précisément, de 2934 sur l’Atlantique et 512 sur la Méditerranée, contribuant pour 3,5% dans son PIB dans le secteur de la pêche, et ne pas réaliser davantage de ports pour optimiser ses gains. Une politique économique évidente pour une valorisation halieutique, entre autres. C’est d’ailleurs pour cette raison que Tan Tan avait reçu tous ses invités. Les investissements étrangers, voilà ce qu’attend et souhaite ce port veut retrouver son lustre d’antan. OGM ]]>
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