Le Stade du 3 Avril de N’Zérékoré n’oubliera pas de sitôt la date du dimanche 1er décembre 2024 et pour cause. En effet, c’est en plein compte-à-rebours des derniers instants d’une rencontre de football baptisée « Tournoi de la Refondation » que le diable a su trouver une place confortable dans la loge satanique de ce temple du sport de N’Zérékoré.
TRIBUNE – Ladite localité est située dans le sud du pays, en plein cœur de la Guinée-Forestière.
En ce plaisant après-midi dominical, une décision a fait irruption dans le jeu. Il s’est agi d’un pénalty, tiré pourtant par qui de droit: celui que l’on surnomme fièrement « le maître du jeu« . Mais sa décision a vite fait l’objet d’une vive contestation de la part des supporters de Labé, l’équipe reçue.
Sentant tout espoir de voir la coupe de cette année quitter leurs mains pour celles de leurs adversaires décidément aussi coriaces que veinards, les fougueux « fans » de Labé changent brusquement de paradigme.
Ils passent du vert au rouge en un laps de temps-record.
Leurs mains s’adonnent volontiers à une activité qui leur est familière, caractérisée par la violence et la dextérité. Leurs jets de pierre ne tardent toutefois pas à recevoir écho des forces de défense et de sécurité sous forme de pluie torrentielle de grenades lacrymogènes.
Il n’en fallait pas davantage pour créer un embouteillage-monstre vers l’unique porte de sortie devenue subitement hyper-étroite pour la circonstance.
Le bilan, bien que déjà des plus lourds, n’exclut pas de monter en flèche dans les heures et jours prochains.
56 spectateurs sont passés de vie à trépas. Ce chiffre est doublé d’un nombre de blessés nettement plus élevé.
Ce tournoi, pour rappel, a été organisé dans le but de faire la propagande du chef d’État Mamady Doumbouya.
Ce dernier est arrivé aux affaires en 2021.
Mais l’opinion publique guinéenne lui prête ouvertement et de plus en plus l’intention de chercher à s’éterniser dans le moelleux fauteuil de la Présidence de cette République sœur.
Au moment où le début de l’année prochaine devrait, si l’on s’en tient à son strict calendrier initial, le voir regagner tout bonnement sa caserne.
L’Afrique quand tu nous tiens!
Djibril Diop
Maderpost