Le ministère des Finances et du Budget a réfuté lundi l’existence d’une tension de trésorerie, soulignant et confirmant l’économiste Abdoulaye Seck selon lequel l’Etat dispose d’une “capacité financière” qui pourrait être “confortée, en tant que de besoin, par le recours aux marchés financiers conformément aux autorisations données par l’Assemblée nationale”
TENSION – “Les disponibilités vérifiables auprès de la BCEAO démontrent à suffisance que le Sénégal dispose de capacités éprouvées pour payer à bonne date ses salaires, sa dette et assurer l’exécution correcte des autres postes budgétaires du fonctionnement et de l’investissement”, écrit le ministère dans un communiqué rapporte l’APS.
Ousmane Sonko, le leader du parti Pastef (opposition) a déclaré récemment que le dialogue national initié par le président de la République est une manière de cacher “la réalité des finances publiques, avec un gap budgétaire à ce jour de plus de plus de 100 milliards”, lequel, “s’il n’est pas résorbé, se portera d’ici la fin de l’année à 300 milliards FCFA”.
Dimanche, un autre opposant Thierno Alassane Sall, invité de la radio Sud Fm, a affirmé que le Sénégal “va vers un ajustement structurel”. Dans son communiqué, le ministère souligne que “les disponibilités vérifiables auprès de la BCEAO démontrent à suffisance que le Sénégal dispose de capacités éprouvées pour payer à bonne date ses salaires, sa dette et assurer l’exécution correcte des autres postes budgétaires du fonctionnement et de l’investissement”.
Il ajoute que “cette capacité financière de l’Etat sera confortée, en tant que de besoin, par le recours aux marchés financiers, conformément aux autorisations données par l’Assemblée nationale”. Le ministère évoque “des faits et des chiffres vérifiables au sein de ses services techniques, dans les livres de la BCEAO et auprès d’institutions internationales telles que le FMI”.
Le communiqué réfute la notion de “trou dans le budget”, parlant plutôt de “moins-values de recettes par rapport aux objectifs”. Selon le document, “il est clair qu’il a été enregistré au premier trimestre 2019 un ralentissement de l’activité économique dû à l’élection présidentielle et qui s’est traduit par des moins-values de recettes budgétaires de 18,7 milliards de FCFA puisque comparativement à l’objectif de 529,8 milliards de FCFA, les recettes budgétaires cumulées à fin mars 2019 se sont chiffrées à 511,2 milliards de FCFA”.
Le ministère promet que “les mesures d’amélioration de recettes retenues dans le cadre du projet de Loi de Finances Rectificative (LFR) pour l’année 2019 permettent de résorber cette moins-value, voire d’enregistrer une plus-value de recettes en fin d’année en lieu et place +d’une projection de trou+ dans le budget de 345 milliards”.
Il précise que “pour ce qui est des dépenses”, sur les prévisions de la Loi de Finances Initiale (LFI) 2019 d’un montant de 4 104 milliards de FCFA incluant les reports de crédits de 2018 sur 2019, l’exécution a porté au premier trimestre 2019 sur un montant de 1 217,6 milliards de FCFA, soit un taux d’exécution de 29,7%”.
Selon le communiqué, “dans un tel contexte, parler d’ajustement structurel revient à méconnaître les raisons économiques tendant à la mise en œuvre d’une telle politique et portant sur un déséquilibre externe et un déséquilibre interne ainsi qu’un endettement insoutenable”. Le document souligne que le Sénégal “continue à aligner des taux de croissance économique significatifs (plus de 6% successivement pendant 5 ans), une diminution continue de son déficit budgétaire (objectif maintenu à 3% en 2019)”.
A cela s’ajoutent “une faible inflation et une baisse du déficit du compte des transactions courantes ; un profil de pays à faible risque de surendettement notamment, grâce au faible coût de sa dette, à dominante concessionnelle, avec une maturité moyenne élevée”. Selon le ministère, “les récentes notations des Agences Moody’s et Standard & Poor confirment l’excellente qualité de la signature du Sénégal”.