Stabiliser le Registre national unique (RNU) dans le but d’avoir une meilleure cartographie de la pauvreté et de la vulnérabilité tout en améliorant la gouvernance sanitaire. Telles sont les premières conclusions des membres du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du “Force Covid-19”, signalées par le Général de division, François Ndiaye, à la tête de la structure, face à la presse, ce jeudi, 11 juin, au Bulding administratif Mamadou Dia.
RNU fiable à 93%
CORONAVIRUS – C’est ainsi qu’à en croire le Général, la mise en place du comité qu’il dirige est “une opportunité” pour le Sénégal en vue de corriger ces imperfections notées dans le déroulement des activités qu’ils supervisent.
En l’état, lui et son équipe ont effectué des visites, dans le cadre de leur mission de suivi, dans sept régions du Sénégal : De Guinaw-rails à Dakar, en passant par Diembering, en Casamance, Salémata dans la région de Kédougou, Ranérou, (Matam), Kidira (Tambacounda), et Kalifourou, à Kolda.
C’est ainsi qu’interpellé sur la polémique autour de la distribution des kits alimentaires, il a rappelé que moins de 2% sur les fonds concernent ce volet. “On a l’impression que les 1000 milliards ne concernent que l’aide aux populations. On ne parle que du riz, on ne parle même pas du savon qui arrête la Covid-19. C’est vrai que c’est (le riz) une denrée vedette très populaire. Mais le montant alloué à l’aide alimentaire, c’est 69 milliards F CFA. 69 milliards sur 1000, cela ne fait même pas 2%.”
Ajout de 100 mille ménages de plus
Toutefois, a-t-il reconnu, “à ce jour, les kits ne sont pas encore complets. Il y a un registre unique qu’il faut quand même stabiliser parce qu’il n’est pas fiable. S’il n’est pas fiable, il faut le dépoussiérer. Il y a des doublons, des gens décédés qui y sont toujours sur les listes. Il y a des omissions, des exclusions. Et ce registre est fiable à 93%, et c’est un registre qui date de 2013. Depuis il y a eu beaucoup d’évolution. Tous les gens qui sont sur la liste d’extension devraient recevoir leurs kits.”
“Dans ce RNU, il y a 588 mille 045 ménages“, a-t-il estimé.
C’est dans ce sillage, d’ailleurs, qu’il a annoncé que le chef de l’État, Macky Sall, a pris la décision d’ajouter cent mille ménages à la liste des bénéficiaires, faisant un quota d’1,1 million, “pour combler le gap.”
Prenant l’exemple de Ziguinchor, il signale que le maire (Abdoulaye Baldé) y a distribué 100 tonnes de riz en dehors des kits de l’État.
Une chose est sûre, a prévenu le président dudit comité, “à l’état actuel des choses, tout le monde ne sera pas servi”, expliquant “qu’il ne faut pas donner aux populations de faux espoirs.” Avant d’indiquer “qu’il y a beaucoup plus de pauvres que l’on imagine” au Sénégal.
Parmi des difficultés relevées dans la distribution, un problème d’entreposage à Goudomp, en Casamance, où 40 tonnes de riz réservées à la localité susmentionnée se sont retrouvés à Djibanar.
Le comité qui va poursuivre ses activités, dans le but de couvrir les 45 départements et quelques-unes des 552 communes du Sénégal, envisage d’activer un numéro vert, de même qu’un autre whatsapp (77 333 00 75) et de créer une page facebook, pour se rapprocher des populations.
Pour rappel, ledit comité, mis en place en avril 2020, a pour mission “de relever tout manquement dans l’organisation, de faire un suivi des opérations par des vérifications sur place et sur pièce, d’évaluer l’impact qualitatif du soutien des secteurs d’activités affectés par une traçabilité des fonds alloués, d’apprécier la perception des populations”.
Le rapport final sera transmis au chef de l’Etat, Macky Sall.
Maderpost / Emedia