Le Centre hospitalier national universitaire (CHNU) de Fann a abrité ce jeudi une journée d’atelier, dans le cadre de la mise en place d’une structure de E-SANTE incluant du matériel de télémédecine, un prototype de centrale solaire et la mise en place d’une base de données afin de surveiller et contrôler les médicaments passant par les services compétents notamment l’Autorisation de mise sur le marché qui souffre de la contrefaçon / la falsification des médicaments véritable fléau en Afrique, a constaté Maderpost.
SANTE – L’atelier organisé par le ministère de la Santé, en partenariat avec l’Ambassade de France, la Direction générale du Trésor France, POP ONE – DHBC, le partenaire privé de référence en Afrique de l’Ouest et Centrale, s’est déroulé en présence de responsables de l’Ambassade de France, de sommités de la médecine sénégalaise.
Notamment les Prs Amadou Gallo Diop, chef de Service de neurologie et Directeur du diplôme universitaire de spécialisation en neurologie, Bara Ndiaye, Doyen de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Oumar Kane, chef de Service de réanimation dudit centre, Mamadou Coumé coordonnateur de l’enseignement de ma gériatrie gérontologie à la Faculté de médecine de l’UCAD et dans les UFR Santé régionaux du Sénégal, Momar Codé Ba neurochirurgien nommé en janvier Premier assesseur de la Faculté de médecine, pharmacie et d’odontologie de l’UCAD patron de la gériatrie, en fin le Pr hôte Cheikh Tacko Diop, directeur du CHNU de Fann.
Egalement des partenaires, notamment les patrons de POD ONE, Daniel Henri Huet et de SENEMACA, Bruno Paret ainsi qu’Hugues Lebel.
Etaient aussi présents plusieurs internes venant de pays africains « en vue de partager l’expérience sénégalaise engagée dans le cadre de l’E-Santé, la décarbonation et les données contre la contrefaçon ou non-conformité des médicaments vendus sur le continent ». Selon un conférencier, 60% de faux médicaments ou non conformes sont dans la rue en Afrique, « créant un vrai fléau pour le continent ».
Une statistique admise par le Pr Bara Ndiaye qui a milité pour la mise en place d’un outil et base de données pour le contrôle des « vrais médicaments et non des faux » dont la surveillance et contrôle dépendent selon des compétence habilités. Le règlement de l’épineuse question de la contrefaçon difficilement prise à bras le corps par les autorités étant justement du ressort des autorités étatiques.
La question de la surveillance et contrôle des médicaments, particulièrement des génériques et certaines spécialités d’origine douteuse a été largement débattue par les praticiens qui ont établi leur dangerosité et indiqué les risques encourus par les malades.
La solution pour eux serait de mettre « rapidement » en place un dispositif qui permettra à l’Autorisation de mise sur le marché une exécution plus efficace du contrôle et surveillance des médicaments. Ils ont milité pour la création d’un comité en lien avec les différents organismes pharmaceutiques.
Concernant la décarbonation, le Pr Cheikh Tacko Diop a dit tout le bien qu’il pense d’une telle orientation, compte tenu du fait que la « première dépense obligatoire » du CHNU de Fann reste le secteur électricité. « Une fortune à payer pour le centre sans que le service ne soit toujours présent », a-t-il fait savoir.
« Nous avons des factures salées » a-t-il maugréé rappelant le paradoxe : « nous avons beaucoup de soleil qui nous coûte zéro franc ». A ce sujet, le partenaire Bruno Paret de SENEMACA a remercié les autorités hospitalières d’avoir facilité les travaux de la centrale solaire à la gériatrie de Fann. Des garanties ont été données par Hugues Lebel quant aux solutions immédiates et sans interruption de l’alimentation d’électricité en cas de « coupure du secteur ». La décarbonation du CHNU est très attendue en termes d’évaluation afin de reproduire le modèle dans les hôpitaux régionaux de Saint-Louis et Ziguinchor dans le cadre du programme y compris les autres chantiers.
Le Pr Momar Codé Ba neurochirurgien nommé en janvier Premier assesseur de la Faculté de médecine, pharmacie et d’odontologie de l’UCAD patron de la gériatrie
La décarbonation présente des avantages certains, à savoir : la réduction de la facture énergétique pour l’hôpital (les pavillons de télémédecine, de Neurochirurgie et d’ORL) ; la préparation d’un Partenariat Public Privé (PPP) pour le déploiement du modèle à l’ensemble des Etablissements de Santé du Sénégal.
Avec 3800 heures de soleil par an au Sénégal, le pays offre une opportunité certaine pour un déploiement généralisé de l’installation solaire hybride à l’hôpital Fann, voire à l’ensemble des hôpitaux et centres de premier contact pour ainsi répondre aux enjeux d’une stratégie bas carbone.
Enfin l’aspect E-Santé permettant de faciliter les soins de proximité de façon durable et de mieux réguler les urgences au profit des populations « est d’un grand apport dans la prise en charge de pathologies complexes » dans un contexte rendu difficile par « l’absence de spécialistes ». La disparition de la distance et les gains de temps sont « assez importants » pour les patients et médecins en vue d’une prise en charge immédiate, efficiente et déterminante.
Selon Daniel Henri Huet, l’E-Santé permet « d’être agile, de connaître l’écosystème, de contourner certaines difficultés liées au temps et à l’espace et enfin de faire progresser la santé. Le Sénégal peut apporter une réponse significative dans la sous-région en ce sens qu’il fait figure de proue ». Avec l’E-Santé, outre les gains de temps, la disparition de la distance et le désengorgement des salles d’urgence, la santé sénégalaise devient encore plus compétitive parce qu’à moindre coût, a-t-il ajouté.
Le Pr Gallo Diop ne s’est pas fait prier pour rappeler la place du Sénégal, depuis plus d’un siècle, dans la formation de médecins aussi bien d’ici, d’Afrique que de la France. « Le Sénégal doit reprendre sa place de santé phare en Afrique », dira-t-il.
En définitive, ces chantiers évoqués à l’atelier marquent le lancement d’un paradigme nouveau pour le renforcement des services essentiels en vue d’améliorer la prise en charge des patients ainsi que les soins et leurs suivis cliniques pour une meilleure maitrise des coûts par l’utilisation généralisée de la télémédecine
Le projet comporte la réalisation de trois composantes jugées majeures « pour répondre aux enjeux des Objectifs de Développement Durable des Nations-Unies »
Maderpost