Sabrons le Bissap. Sans sucre ! De préférence ! Les deux normaux ont déjà suffisamment fait de dégât du côté de l’insuline.
Par Charles FAYE
Nous voilà donc souverains de notre monnaie. Que c’est bon pour notre égo ! Que c’est faux aussi de le croire !
Mais permettez d’abord, que j’en touche deux mots au Macron. Il y a des occasions à ne pas rater. Regarder dans le blanc des yeux, plus de 120 millions d’unionistes que nous sommes, et nous balancer dans la figure que le Conseil des ministres de France, a acté la mort du CFA est d’un tel mépris, et m’est si insupportable, que je ne peux laisser passer l’affront.
Mais pour qui se prennent-ils ? Qui sont-ils pour mettre fin à la monnaie de toute une communauté ? Je ne sais pas pour les autres, mais chez moi, le bon petit nègre moi y en a content, ne passe pas. Que non !
S’il est une prouesse qui a mis à terre, les plus futés de la finance française, c’est bien celle réalisée par les Babacar Ba, Daniel Kabou, Abdoulaye Fadiga, et tant d’autres jeunes africains, qui ont réussi à faire avaler la pilule rémunération des avoirs extérieurs nets de l’Union monétaire au Trésor français. 0,73% de taux de rémunération. Du jamais vu !
Quelle belle revanche historique prise alors par ces Africains, après la mise en circulation de la première monnaie communautaire en 1945, copiée du reste par l’Union européenne. Un coup parfait, dont la France cherchera à se débarrasser dès 1995, après la dévaluation du CFA en 1994. En vain !
Il a fallu que le jeunot de l’Elysée asticote les égos surdimensionnés d’enfants formés à la bonne franquette, pour que se lance l’opération de DCFAisation.
Ce fut facile comme bonjour, en ces temps d’activisme mondial. Et voilà comment la France se débarrasse d’un boulet. C’est ainsi que Paris doit une fière chandelle à la réunion du 21 décembre 2019, scellant alors pour juillet 2020, l’arrêt de mort du fameux accord du 4 décembre 1973.
Pour autant, il ne faut pas croire que nous allons chercher à Paris 50% de nos avoirs extérieurs nets, pour les réinvestir dans nos économies nationales. Comme l’indique leur nom, ils sont faits pour alimenter les comptes d’opération à l’extérieur.
Voyons maintenant, quelle banque centrale va rétribuer à hauteur de la folie française 0,73%. Il ne faut pas rêver, depuis le plan de relance de l’Union Européenne en 2014 pour amortir la crise grecque et effacer les stigmates de la crise des subprimes de 2008, la quantitative easing qui est l’autre nom de la planche à billets était de rigueur. L’argent n’a plus de valeur dans la zone Euro. Les Etats empruntent à des taux négatifs, ils nous feront, au mieux, le cadeau de garder le flouze dans leur coffre.
Je parie un Eco que ces fonds seront logés à la Banque Centrale Européenne, car n’oubliez pas que 70% de nos importations se font dans la zone Euro, nous sommes donc obligés d’y garder plus 50% de nos réserves pour faciliter nos opérations de paiements. Sans frais pour la banque centrale, si nous nous ne leur payons pas nous-même.
La planche à billets est passée par là. Nous voilà en pleine ère de déstructuration de la monnaie.
C’est la Chine, avec ses yuans et son marché, qui va s’en frotter les mains. Tout comme le Maroc, qui truste 60% des activités bancaires à Galsen, ou encore, le Nigeria dont l’économie est aliénée à son pétrole qui ne vaut plus rien. Il y a aussi l’Allemagne, la Grande Bretagne, les Etats-Unis de Trump et la Russie de Poutine qui a fait feu de tous bois sur le CFA.
Bingo, nous voilà maître du monde avec notre ECO. Espérons que la Côte d’Ivoire ne fasse pas la grosse tête ou décide d’aller en singleton. Après tout, les avoirs extérieurs nets de l’Union sont essentiellement ivoiriens.
Je souhaite bien du plaisir à nos économistes et spécialistes de la monnaie et prie surtout pour le Macky.
Le pauvre, le voilà face à un nouveau défi ! Mais si je puis me permettre Prési Macky ! Jusqu’à quand va durer cette affaire Senelec/Akilee ?
Je prends la poudre d’escampette, c’est à la mode. N’est-ce pas CFA ?
Bonne fête de Korité et bon week-end à tous !