La technologie blockchain dont on ne parle pas encore au Sénégal alors qu’elle s’impose inévitablement aux réformes administratives attendues après la déclaration du Président Bassirou Diomaye Faye sur le fonctionnement et l’inefficacité de l’administration publique, peut et doit être utilisé dans le domaine du foncier pour créer des registres décentralisés en vue de contourner la lourdeur bureaucratique aux fins d’une assurance transparente des contrats numérisés exécutoires.
FONCIER – Utilisée par les prêteurs hypothécaires dans un certain nombre de pays pour enregistrer les privilèges sur les propriétés en dehors du système cadastral officiel, qui est moins fiable, le blockchain testé dans des quartiers informels, notamment à Kumasi, au Ghana où un registre unique des propriétés foncières a été produit et les preuves sur papier ont été converties en format numérique, fait savoir Kecia Rust, directrice exécutive du Centre pour le financement du logement abordable en Afrique
« Les applications mobiles dans des pays comme le Nigeria permettent aux constructeurs informels et aux petits promoteurs d’accéder à des marchés plus vastes », dit-elle.
Ces plateformes facilitent une participation rapide et intuitive au marché tout en leur permettant de s’engager dans des systèmes formels de commerce et de distribution.
Les antécédents des utilisateurs constituent une base pour les décisions des prêteurs concernant l’octroi de crédits, ce qui soutient ensuite la croissance et le développement ultérieur des petites entreprises.
La souscription de crédit est un domaine dans lequel la technologie peut aider à mieux quantifier le risque et ainsi établir les opportunités de rendement.
Afin de promouvoir l’accès au financement, le gouvernement de Djibouti a mis en place un fonds de garantie qui comprend une provision pouvant atteindre 10 millions de FDJ (56 000 $) pour ce qu’il appelle les « ménages précaires » qui gagnent entre 450 $ et 1 518 $ par an.
En 2013, le Rwanda a lancé le programme de régularisation du régime foncier, qui comprenait la délimitation, l’adjudication des terres, la numérisation et l’enregistrement de toutes les parcelles de terre.
Le Rwanda a également lancé un système de certificat électronique, appelé « e-Title », afin que les propriétaires fonciers puissent accéder rapidement et à moindre coût à leurs certificats de titre sur le site officiel de l’Autorité foncière nationale.
Les systèmes d’information géographique, les drones et l’imagerie satellite peuvent aider à cartographier l’économie informelle.
Cela peut fournir des données en temps réel sur les établissements informels, les marchés et les activités économiques, permettant aux urbanistes de comprendre et de répondre plus efficacement aux dynamiques informelles.
Au cours de l’année à venir, le Centre pour l’accessibilité au logement en Afrique va étudier ces politiques et pratiques avec le Lincoln Institute for Land Policy au Kenya.
Les approches de prêt électronique peuvent soutenir les modèles de location-achat.
La technologie blockchain réduit le coût des transactions, notamment en ce qui concerne la manière dont elle valide la véracité des données.
Cela a eu un impact profond sur l’accessibilité au logement pour les ménages et sur la taille du marché et les opportunités pour les promoteurs.
Un promoteur immobilier au Mozambique, par exemple, a constaté qu’en utilisant cette technologie, les logements qu’il produit sont désormais accessibles à 80 % de la population, alors qu’auparavant, ils n’étaient accessibles qu’à 3 % de la population sur la base du modèle hypothécaire existant.
Le Sénégal est en mesure de faire pareil, ce d’autant que l’Agence nationale de l’aménagement du territoire a fait un excellent travail sous le Président Macky Sall. Digitalisant quasiment la cartographie sénégalaise.
Ce ne sont pas les éléments qui manquent pour installer le blockchain au Domaine, voire dans toutes les entreprises publiques, au regard de la lourde proportion de capitaux propres négatifs.
Maderpost