L’excellent milieu de terrain sénégalais, Lamine Camara s’est confié à FIFA.COM sur le CHAN, la CAN U20, la Coupe du monde, ses idoles et sa signature au FC Metz.
ENTRETIEN – Vous êtes vainqueur du CHAN2022 en février dernier où vous êtes désigné à trois reprises Homme du Match et élu Meilleur Jeune Joueur. Trente-cinq jours plus tard, vous remportez la CANU-20 où vous êtes élu Meilleur Joueur du Tournoi. Où va donc s’arrêter Lamine Camara ?
(Rires). Je ne veux pas m’arrêter. Actuellement, je suis en pleine confiance. Je me suis imposé des objectifs pour cette année, parmi eux, intégrer prochainement l’équipe senior du Sénégal. Physiquement et mentalement, je me prépare pour avoir le mérite et l’honneur d’y être. Chaque match joué, chaque trophée glané me donne le sentiment de me rapprocher de cet objectif. Je ne dois rien prendre pour acquis et continuer à travailler dur. Il y a cette Coupe du Monde en Indonésie, qui nous attend. Nous venons de gagner la CAN pour la première fois de notre histoire, nous sommes dans une bonne spirale. Aucune compétition n’est aisée mais nous devons hisser nos couleurs le plus haut possible et rendre fier notre peuple.
Parlez-nous un peu de la gestion de vos matches, avec l’enchaînement des compétitions.
Au début de la préparation de la CAN, j’étais très fatigué. Nous venions juste de gagner le CHAN et il fallait se remettre en route pour une nouvelle compétition. Je tiens à remercier Malick Daf, le coach et tout le staff technique qui ont mis en place une stratégie pour que je sois au top de ma forme pour ce tournoi. Ils ont énormément insisté sur le fait que je devais me reposer et surtout bien récupérer. Je n’ai eu qu’à suivre leurs instructions.
En l’espace de 13 mois, le Sénégal a assis sa suprématie sur le continent africain. Le pays a gagné la CAN, la CAN de Beach Soccer, le CHAN puis la CAN U-20. Comment expliquez-nous tous ces succès ?
Par l’envie de bien faire. Nous sommes sur une excellente dynamique et nous ne voulons pas la rompre. Nos grands frères, la bande de Sadio Mané, nous ont montré la voie et nous ont donné le goût de la victoire. Lorsque vous gagnez tout est plus simple, les gens sont heureux et vous récupérez plus rapidement physiquement. (Rires) Nous sommes investis d’une mission : rendre le peuple sénégalais fier. Il ne nous faut pas oublier qu’avant cette période faste, nous avions perdu pas mal de finales. Par exemple, la CAN senior en 2019 contre l’Algérie, les trois finales perdues successivement par les U-20 en 2015, 2017 et 2019. Ces défaites ont été des leçons pour nous tous, joueurs, entraîneurs et dirigeants. La fédération a abattu un travail de longue haleine, elle nous a mis dans de bonnes dispositions et maintenant nous faisons notre job sur le terrain.
Prochaine escale : l’Indonésie pour la Coupe du Monde U-20. Qu’attendre du Sénégal ?
On va se présenter à ce Mondial avec un statut à défendre, celui de champion d’Afrique. Avec l’équipe que nous avons, le jeu qu’on a produit durant cette CAN, je crois qu’on peut faire quelque chose de bien dans cette Coupe du Monde. Nous sommes confiants et nous allons bien préparer cette compétition. On y va avec humilité, mais pas de complexes.
Quels sont les joueurs qui vous ont inspiré ?
Idrissa Gana Gueye est mon idole. On échange souvent. Si je porte le numéro 5 c’est pour être plus proche de lui. J’aime aussi [Federico] Valverde et [Kevin] De Bruyne.
C’est marrant que vous citez Gana Gueye : avez-vous vu le tweet d’Abdou Diallo, qui compare votre duo avec Mamadou Lamine Camara à celui de Gana et Cheikhou Kouyaté en équipe A?
Oui (rires) mais qu’on soit bien d’accord, je suis Gana Gueye et Mamadou, comme il est grand c’est Cheikhou. Blague à part, ça fait du bien, ça rassure de voir que nos aînés nous suivent et nous encouragent. Cela nous donne envie de nous dépasser sur le terrain et de tout donner.
Dans les rayons de bonnes nouvelles, vous venez de signer dans votre premier club européen : le FC Metz. Pourquoi avoir choisi ce club français ?
Le FC Metz et Génération Foot, mon ancien club, ont une longue et fructueuse collaboration. Les dirigeants messins me suivent depuis quelque temps et le CHAN a accéléré la signature. Pourquoi ai-je signé à Metz ? Car, c’est le premier club de Sadio Mané en Europe. Pape Matar Sarr est aussi passé par là. Il y a une certaine fibre sénégalaise là-bas. Je suis très content car je sais que Metz est parfait pour ma progression.
Maderpost / Igfm