L’Afrique doit passer à « un modèle d’économie circulaire juste et inclusif » pour stimuler une croissance durable et réduire la pression sur les ressources naturelles.
ECONOMIE – La transition vers une économie circulaire juste et inclusive en Afrique présente une opportunité unique de créer des emplois, de stimuler une croissance économique durable et de réduire la pression sur les ressources naturelles, affirment les experts et les représentants participant à un atelier de validation de deux jours pour l’examen d’un plan d’action pour l’économie circulaire à Port Louis, à l’île Maurice.
Dans son discours d’ouverture, Nassim Oulmane, chef de section, Ressources naturelles et économie verte et bleue Division du changement climatique, de la sécurité alimentaire et des ressources naturelles à la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), a déclaré qu’en s’éloignant du modèle économique linéaire traditionnel « prendre, fabriquer, jeter », l’économie circulaire peut répondre aux défis croissants de l’Afrique en matière de gestion des déchets tout en ouvrant une opportunité de marché annuelle d’environ 8 milliards de dollars et en favorisant la diversification économique à travers le continent.
« La transformation vers une économie circulaire est entreprise de manière cohérente, décisive et avec vision », a déclaré M. Oulmane.
« Cet effort s’aligne sur le Pacte pour l’avenir, qui incarne une vision mondiale du développement durable englobant toutes les dimensions – sociales, économiques et environnementales. »
En outre, il a déclaré que la transformation de l’économie circulaire et bleue offre des solutions pratiques et la nécessité de repenser la production et la consommation.
Il existe également des possibilités de préserver les ressources marines et terrestres et de garantir un avenir inclusif, prospère et résilient pour les générations à venir.
M. Oulmane a souligné l’importance des cadres et mesures continentaux soutenant la transition vers une économie circulaire, affirmant que ceux-ci sont adaptés pour répondre à leurs défis, opportunités et besoins spécifiques.
« La mise en œuvre réussie du Plan d’action pour l’économie circulaire nécessitera un effort concerté de toutes les parties prenantes », a-t-il ajouté.
Les représentants de l’atelier de deux jours organisé par la CEA en collaboration avec la Commission de l’Union africaine (CUA) et la Commission de l’océan Indien (COI) discuteront de financements innovants visant à soutenir une initiative d’économie bleue et circulaire pour les États insulaires d’Afrique et de l’océan Indien.
Raj Mohabeer, responsable au Secrétariat général de la Commission de l’océan Indien (COI) a indiqué que l’économie circulaire est essentielle, en tant que levier d’actions durables et innovantes ayant des impacts positifs sur l’économie, l’environnement et le bien-être des populations.
« Pour nos États insulaires, il existe une opportunité de repenser nos modes de production et de consommation, de réduire notre empreinte écologique et de stimuler la croissance économique.
Nos îles africaines pourraient devenir des exemples d’engagement et d’action pour la réalisation effective des Objectifs de Développement Durable d’ici 2030 où les ressources sont utilisées de manière rationnelle et où la croissance économique va de pair avec la préservation de notre environnement », a déclaré M. Mohabeer.
Il a souligné la nécessité d’un mécanisme de financement régional innovant, « pour offrir l’opportunité de transcender les frontières des cadres nationaux au profit d’initiatives multi-acteurs et multi-pays de l’économie bleue et circulaire. »
Lisa Singh, la Coordonnatrice résidente des Nations Unies pour Maurice et les Seychelles a souligné l’importance des plans d’action sur le changement climatique et des mécanismes de financement pour assurer le succès de la transition vers une économie circulaire.
Elle a indiqué que la transformation vers l’économie circulaire devrait être entreprise de manière cohérente, globale et avec une vision alignée sur le Pacte du Futur.
Elle a annoncé le lancement du Groupe de travail d’experts pour l’économie circulaire qui jouera un rôle crucial dans l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies et de projets d’économie circulaire dans toute la région.
Caroline Tagwireyi, Responsable principale de l’atténuation, Direction du changement climatique, de l’environnement durable et de l’économie bleue à la Commission de l’Union africaine, a souligné l’importance de l’économie bleue pour le développement durable de l’Afrique, en mettant en avant les vastes ressources marines du continent et la nécessité de lutter contre le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution conformément aux objectifs de l’Agenda 2063 et des ODD, ainsi qu’à l’Accord de Paris.
Mme Tagwireyi a reconnu le potentiel du vaste littoral africain et des riches ressources marines à bénéficier d’une économie bleue et circulaire et a déclaré que le modèle d’économie circulaire est la solution pour lutter contre le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution de l’environnement.
En collaboration avec la COI et ses partenaires, la CEA a pris l’initiative de soutenir l’élaboration d’un plan d’action pour l’économie circulaire et d’un mécanisme de financement innovant pour les priorités de l’économie bleue et circulaire dans les États insulaires d’Afrique et de l’océan Indien.
La CEA est déjà engagée dans plusieurs initiatives alignées sur les principes de l’économie circulaire et bleue.
Par exemple, la CEA soutient l’Initiative de la Grande Muraille Bleue, qui vise à préserver la biodiversité marine et à promouvoir une gestion durable des côtes dans les îles et les États côtiers d’Afrique de l’Est.
En outre, la CEA soutient activement la Commission climatique des États insulaires africains dans ses efforts pour établir des marchés du carbone et les intégrer dans un cadre économique plus large.
À propos de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique Créée par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies (ONU) en 1958 en tant que l’une des cinq commissions régionales de l’ONU, la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a pour mandat de promouvoir le développement économique et social de ses États membres, de favoriser l’intégration intrarégionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique.
La CEA est composée de 54 États membres et joue un double rôle en tant que bras régional de l’ONU et en tant qu’élément clé du paysage institutionnel africain.
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