L’Afrique de l’Ouest est devenue un « épicentre mondial » de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), en concentrant 40% des navires industriels et semi-industriels identifiés impliqués dans ces activités, selon un nouveau rapport de la Coalition pour la transparence financière (FTC), un groupement de 11 ONG du monde entier, renseigne l’Aps.
PÊCHE- « Le rapport intitulé « Fishy networks : uncovering the companies and individuals behind illegal fishing worldwide », est une analyse plus approfondie des cas de pêche INN à ce jour », précise l’Aps qui a parcouru l’étude publiée ce mercredi.
« Les pays en développement perdent chaque année des milliards de dollars en flux d’argent illicite directement liés à cette pratique – jusqu’à 11,49 milliards de dollars pour l’Afrique, 2 milliards de dollars pour l’Argentine et 4 milliards pour l’Indonésie », relève l’Aps dans le rapport.
L’étude révèle également que « les 10 premières entreprises impliquées dans la pêche INN concentrent près d’un quart de tous les navires signalés : huit de Chine dirigés par Pingtan marine enterprise Ltd, cotée au Nasdaq, une entreprise de Colombie et un autre navire d’Espagne qui a reçu des millions de dollars de subventions de l’UE et d’autres subventions », ajoute la source.
Le rapport relève que presque aucun pays n’exige d’informations sur les propriétaires lors de l’immatriculation des navires ou de la demande de licences de pêche, ce qui signifie que les responsables ultimes de ces activités ne sont pas repérés et punis.
Et cela entraîne souvent l’imposition d’amendes aux capitaines et à l’équipage des navires.
Selon toujours l’Aps « La pêche INN est un facteur clé de la pleine exploitation, de la surexploitation ou de l’épuisement de plus de 90% des stocks halieutiques mondiaux, ce qui a un impact sur les régions les plus touchées par le changement climatique, souligne l’étude, citant l’ONU ».
L’étude indique également que : « cette pratique représente également un cinquième des captures mondiales de pêche, d’une valeur allant jusqu’à 23,5 milliards de dollars par an, le troisième crime le plus lucratif lié aux ressources naturelles après le bois et l’exploitation minière ».
La Coalition pour la transparence financière appelle donc à des mesures urgentes pour améliorer la transparence dans le secteur de la pêche afin de lutter contre la pêche INN, note le site public.
« Elle soutient que les propriétaires de navires de pêche devraient être tenus de déclarer la propriété effective ultime lorsqu’ils immatriculent un navire ou demandent une licence. Ces informations devraient ensuite être publiques et transparentes », rapporte la même source.
« De même, la CTF exhorte à divulguer les accords de pêche, les licences et les quotas entre les États et les entreprises qui ont des permis de pêche pour permettre de surveiller les lacunes qui peuvent entraîner des flux financiers illicites », lit-on sur le site.
« Parmi les autres recommandations, figure la mise en place d’une base de données mondiale centralisée sur les navires INN, pleinement accessible aux autorités nationales et au public » conclut la source.
Maderpost