Bara Diop, actionnaire fondateur de Sénégal Environnement avec un ami, s’est indigné samedi des accusations formulées contre la direction de l’emploi selon lesquelles elle aurait donné aux jeunes des ânes pour qu’ils travaillent avec.
EMPLOI – La toile a explosé vendredi et ce samedi, principalement les réseaux sociaux sur lesquels se sont défoulés les followers, se moquant d’un Etat qui n’aurait rien trouvé que de remettre des charrettes et des ânes aux jeunes afin qu’ils travaillent.
Interrogé par Maderpost, l’initiateur du projet et entrepreneur Bara Diop regrette que les “gens soient allés trop vite en besogne”.
“Le musulman que je suis ne peut vraiment pas se taire devant ce qui se dit et est d’ailleurs totalement faux. Je suis un croyant, je me dois de rétablir la vérité”, a-t-il dit à Maderpost lors d’une communication téléphonique.
“Quand j’ai entendu parlé des facilités que la direction de l’emploi accorde aux entrepreneurs, j’ai quitté Ndiarem (Diourbel) et je suis venu à Diamniadio pour lui parler de mon projet. Elle m’a écouté, m’a demandé des documents que je lui ai remis. Sur la base de ma déclaration et de mon ambition, la direction de l’emploi m’a dit qu’elle allait me soutenir à hauteur d’une participation de près de 50% sur les salaires”, dit à Maderpost M. Diop.
“C’est ainsi qu’elle m’a proposé 22 000 francs CFA pour chaque employé. J’en ai 24, dont 20 charretiers et 4 superviseurs. Pour moi, c’est une aubaine même si je n’ai pas encore reçu un franc”, a encore dit l’entrepreneur qui ajoute que précision lui a été faite qu’il ne commencera à jouir de cette manne que trois mois après la signature de la convention avec ladite direction. Il est à un mois de la date.
Quid des ânes et charrettes alors ? “Nous sommes dans l’enlèvement des ordures des quartiers et principalement de Diourbel Keur bu mag depuis longtemps et nous le faisons avec des charrettes et des ânes. Depuis 2010, quand nous sommes devenus Sénégal Environnement après que nous avons décidé de quitter la lutte parce qu’avant nous organisions des combats sous le label des ‘Jeunes de Médinatoul de Diourbel'”.
“Nous avons reçu notre agrément en 2016 pour ramasser officiellement les ordures du quartier Diourbel Keur Bu Mag et avons décidé de ne plus les enfouir derrière les concessions mais de les déposer plus loin. C’est comme ça que nous sommes allés en 2018, emprunter deux millions cinq cent mille à la CNCA de Diourbel. Nous avons développé nos activités, acheté plus d’ânes et construit des charrettes. Nous disposons aujourd’hui de 20 charrettes et 20 ânes. C’est tout, je ne vois pas ce qu’il y a de sot, c’est dur, très dur, mais c’est honnête”, a relevé Bara Diop.
L’entrepreneur avoue cependant ne pas être sorti de l’auberge. “Nous encaissons entre 1000 francs et 1500 francs CFA par mois et par maison sur une cinquantaine de maisons, et payons 52 000 francs par travailleur. Le soutien effectif de la direction de l’emploi ne sera pas négligeable, il nous permettra d’aller plus loin dans d’autres quartiers par exemple”.
Maderpost