Le démenti fait par le président de la République sur les accusations de ‘’complot’’ à son encontre, sur l’affaire de mœurs concernant l’opposant Ousmane Sonko, et les mandats de dépôt décernés à deux des soutiens de l’opposant sont les sujets les plus commentés par les quotidiens.
REVUE DE PRESSE – « C’est un sujet sur lequel je ne vais pas m’épancher (…) Il ne faut pas qu’on mêle le président de sujets qui ne le regardent pas. Le président a suffisamment de choses à faire que de comploter des choses aussi basses », a déclaré Macky Sall à RFI, lorsque la radio française l’a interrogé sur le « complot » dont il est accusé par M. Sonko et ses militants.
L’opposant nie les accusations de « viols répétés » et de « menaces de mort » portées sur lui par une employée d’un salon de massage et de beauté. Il accuse la majorité présidentielle d’avoir préparé un « complot » à son encontre, dans le but de mettre fin à sa carrière politique.
« Mauvaise communication ou erreur lamentable ? » se demande WalfQuotidien, estimant que « la communication faite par le président Macky Sall de l’affaire Sonko (…) a été lamentable ».
En plus, « sur le fond, il a minimisé cette affaire impliquant l’un de ses redoutables adversaires (…) La politique intérieure, dominée par l’affaire Sonko, il l’a à peine abordée. Il a évacué cette question en trente secondes », a commenté WalfQuotidien.
« Macky Sall minimise une affaire nationale », résume-t-il.
Macky Sall « se décharge » et Ousmane Sonko « charge », écrit Le Témoin Quotidien. Quand le président de la République ‘’écarte toute idée de complot contre le leader de Pastef’’, ce dernier ne tarde pas à réagir en soutenant encore que les accusations de « viol répétés » et de « menaces de mort » dont il est l’objet ne sont rien d’autre qu’ « un complot ourdi par Macky Sall pour le détruire et éliminer son parti politique », ajoute le même journal.
« C’est une prise de parole qui va peut-être libérer les hommes du président qui ont préféré appliquer la consigne de ne pas se prononcer sur cette ‘affaire privée’ qui met en cause le député », estime Le Quotidien, concernant l’interview accordée par le chef de l’Etat à RFI.
Les quotidiens se sont également intéressés aux mandats de dépôt décernés à Birame Soulèye Diop, l’administrateur de Pastef, et à Abass Fall, un des responsables de ce parti, que dirige Ousmane Sonko.
Diop, ainsi que son épouse Patricia Marème Ngandoul, Abass Fall, Fatima Mbengue, Bawaré Dia et Dahirou Thiam ont été inculpés par le doyen des juges pour ‘’association de malfaiteurs, complicité de diffusion de contenus contraires aux bonnes mœurs, menaces de voie de fait et violence’’.
De tous ces militants de Pastef, « seuls Birame Soulèye Diop et Abass Fall ont été écroués, les autres étant sous contrôle judiciaire », précise Libération.
« Tous ces membres ou sympathisants de Pastef sont accusés d’être liés à une puce électronique à partir de laquelle des autorités, dont le ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République, Mahmoud Saleh, et l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, ont reçu des menaces de mort », explique Vox Populi.
« Comme à une époque bien sinistre de notre histoire politique, les bases d’un démantèlement de Pastef sont mises en place. Il ne reste qu’à mettre son leader dans les geôles après le mandat délivré à quelques éminences grises du [Pastef] », commente Le Témoin Quotidien.
« Ils l’auront ! » s’exclame WalfQuotidien, en ce qui concerne la procédure menée par l’Assemblée nationale en vue de la levée de l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko.
Cette mesure va permettre à la justice d’entendre M. Sonko sur les accusations de « viols répétés » et de « menaces de mort ».
« Le principal pourfendeur de la corruption des élites va être sacrifié par les hommes de ce système qu’il ne cesse de vouloir démanteler (…) Mais l’animal Sonko vendra très cher sa peau au pouvoir », lit-on dans WalfQuotidien.
Le Quotidien, analysant l’actualité politique sénégalaise, constate qu’ « à cause de la violence verbale et des invectives, de la calomnie, notre démocratie est en train de perdre son âme ».
La campagne de vaccination contre le Covid-19, lancée mardi, est également commentée par les quotidiens.
C’est « un vent d’espoir » qui souffle au Sénégal depuis le lancement de cette campagne, selon EnQuête, qui tient à souligner, comme d’autres journaux, que le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, a été le premier à se faire vacciner au Sénégal.
« Abdoulaye Diouf Sarr, la pédagogie par l’exemple », écrit Source A. Se faire vacciner le premier « est la meilleure façon, pour le ministre, maire de Yoff, de convaincre les citoyens qui [ont] des appréhensions sur les vaccins » de se prêter à la vaccination, ajoute le même journal.
« La vaccination est une nécessité que tout Etat soucieux de la bonne santé de son économie ne saurait ignorer (…) L’utilité du vaccin n’étant plus à démontrer, il urge pour l’Afrique de se lancer dans la production, mais surtout dans le développement d’une industrie pharmaceutique », analyse Le Soleil.
Maderpost / APS