Le processus chronologique de convergence vers l’avènement d’une monnaie unique et d’une Banque centrale commune en Afrique avance comme prévu. Avant-hier, jeudi 9 mars, s’est tenue, à Dakar la réunion ordinaire de l’Association des banques centrale africaines (ABCA) , à l’effet d’examiner l’année 2022.
BANQUE – Le Bureau de l’Association des banques centrales africaines s’est réuni avant-hier jeudi, au siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) pour faire l’économie de la mise en œuvre des décisions prises par le conseil des gouverneurs de l’Abca, en sa session du 05 août 2022 à Banjul (Gambie).
A l’examen, le projet de statuts et de structure monétaire africain (Ima) ; l’activation du mécanisme d’évaluation par les pairs ; les rapports du groupe de projet sur l’intégration des systèmes de paiement et de ses deux groupes de travail ; le rapport d’étape sur la mise en œuvre du programme de coopération monétaire en Afrique (Pcma) au titre de l’année 2022 ; le rapport du groupe d’experts sur l’affinement des critères de convergence du Pcma ; la collaboration entre l’Abca et AfricaNenda pour la promotion de l’inclusion financière à travers les systèmes de paiement instantanés efficaces en Afrique.
Il était également question des activités de la communauté des superviseurs bancaires africains (Csba) et des questions d’ordre institutionnel, administratif et financier. A cela, le bureau s’est penché sur le projet de statuts et de structure de l’Institut monétaire africain (Ima) qui constitue un organe de transition vers la mise en place de la Banque centrale africaine (Bca).
Le gouverneur de la Banque centrale de la Gambie, par ailleurs président de l’Abca, Buah Saidy ouvrant les travaux a mis en exergue le contexte difficile de l’économie mondiale. « Cette réunion se tient à un moment où les incertitudes mondiales continuent d’avoir un impact sur les économies de notre région. L’activité économique au niveau mondial connaît un ralentissement record face à la hausse de l’inflation, aux conditions financières tendues, aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement et aux effets persistants de la pandémie de covid-19. Par conséquent, la politique monétaire devrait rester largement restrictive afin de rétablir la stabilité des prix, soutenue par des réformes structurelles efficaces visant à assouplir les conditions de l’offre », a-t-il soutenu. Pour s’en convaincre, il dira : « L’économie mondiale a enregistré une croissance de 3,2 % en 2022, contre 6,0 % en 2021 ce qui représente la croissance la plus faible depuis 2001, le niveau d’inflation qui continue de rester élevé. À cela, il a ajouté la perturbation de la chaîne d’approvisionnement, conséquence de la pandémie de covid-19 ».
A ce sujet, rappelant que notre continent a enregistré des progrès mitigés dans le domaine de la convergence macroéconomique, au cours des dernières années, il fait savoir que « Nous continuons de lutter contre les effets persistants de la pandémie et les tensions géopolitiques qui entravent nos progrès. Par conséquent, les progrès réalisés ces dernières années dans les domaines de la croissance, de l’assainissement budgétaire, de la viabilité de la dette et de la maîtrise des pressions inflationnistes ont été largement annulés… ».
Forte de 41 membres, l’Aba vise, entre autres, le développement de la coopération entre les Banques centrales africaines dans les domaines monétaires, bancaire et financier. A noter que le Comité technique de l’Abca s’est tenu du 6 au 8 mars 2023 en réunion préparatoire. Retenons également que l’Abca a été créée sur décision des chefs d’État et de Gouvernement de l’Organisation de l’unité africaine (Oua), le 25 mai 1963, à Addis-Abeba, devenue Union africaine (Ua) depuis le 9 juillet 2002.
Maderpost / Sud quotidien