Cette opération a permis de lever plus de 60 milliards de francs CFA.
INFRASTRUCTURES – Seconde obligation sénégalaise de l’année pour le FIAE ; Le nouveau port en eaux profondes apportera un gain d’efficacité et réduira la congestion en centre-ville ; La stratégie de « port vert » prévoit un vaste programme de plantation d’arbres.
Le PIDG (Private Infrastructure Development Group) (www.PIDG.org), Groupe privé pour le développement d’infrastructures), le Fonds pour l’infrastructure de l’Afrique émergente (FIAE) a investi 8,3 milliards de francs CFA (15 M$) dans une émission d’obligations en devise locale sur le marché financier par le Port Autonome de Dakar (PAD), propriétaire du port de Dakar.
Cette opération a permis de lever plus de 60 milliards de francs CFA (107 M$). Cette émission marque le début du processus de transfert du port de la capitale et de ses activités vers un nouveau site vert.
En juin de cette année, quand le Covid-19 a commencé à affecter l’économie mondiale, le FIAE a soutenu l’émission d’une obligation en devise locale par la plus grande société de télécommunications du Sénégal, Sonatel. Cette émission réussie a attiré des investisseurs régionaux et internationaux, et fait la démonstration de leur désir de participer aux projets d’infrastructure africains. Après ce succès de Sonatel, le PAD a pris contact avec le FIAE.
Les fonds ainsi levés par le PAD permettront de financer les trois phases du transfert du port de Dakar du centre-ville vers un site en eaux profondes à 35 km par la mer et 70 km par la route du site existant.
Ce port fera partie de la nouvelle zone économique spéciale, qui inclut l’aéroport international de Dakar ouvert en 2017. Des voies routières et ferroviaires, nouvelles ou modernisées, relieront le port et l’aéroport à Dakar et au réseau de transport régional. Les obligations sur sept ans auront un taux d’intérêt nominal de 6,60 %.
Le bouclage du financement (transfert des fonds du FIAE au Port autonome de Dakar) a eu lieu le 13 octobre. L’obligation a été émise à la bourse régionale UEMOA.
Roland Janssens, de Ninety One et l’un des administrateurs du FIAE, explique :
« Soutenir les zones industrielles autour des grands ports est un objectif de développement économique stratégique essentiel du PIDG et du FIAE. Cela contribue également à renforcer les marchés financiers locaux. Le Port Autonome de Dakar doit être félicité pour sa vision et son ambition. Le nouveau port rendra l’économie du Sénégal plus compétitive à l’international et bénéficiera à toute l’Afrique de l’Ouest. »
Le port actuel de Dakar, né il y a 150 ans, atteint aujourd’hui la fin de son cycle de production. Les installations portuaires du monde exigent des eaux plus profondes, des installations sur mesure pour les chargements spéciaux et des cycles de rotation rapides. Le nouveau port sénégalais de Popinguine-Ndayane aura une superficie de 1200 hectares.
Bénéficiant d’une profondeur suffisante pour accueillir de très grands navires, au tirant d’eau pouvant atteindre 16,5 mètres, il est construit spécialement pour répondre aux besoins du transport maritime. Les délais de rotation seront réduits de moitié, voire des deux tiers selon la nature du chargement.
Ce sera un port industriel dit de « 4e génération », c’est-à-dire capable de concurrencer les ports les plus avancés du monde. Le transport de conteneurs devrait être le premier bénéficiaire des nouvelles installations. Il sera suivi du trafic routier puis des autres activités.
Invictus Capital & Finance a été l’un des principaux acteurs de l’émission d’obligation. Son PDG (M. El Hadji Mbacké Fall) a déclaré :
« En tant que spécialiste régional des marchés financiers, Invictus est fier de pouvoir appliquer son expertise et ses connaissances à la naissance d’un projet de développement d’infrastructure aussi important pour le Sénégal et l’Afrique de l’Ouest. Le succès de l’émission est un signe encourageant de l’attractivité du Sénégal pour les investisseurs internationaux. »
Le PAD a élaboré une stratégie appelée « Port vert » visant à réduire son empreinte carbone. Ce plan prévoit un engagement à planter des arbres à grande échelle afin de compenser la déforestation qui sévit dans d’autres régions du pays.
S’exprimant au nom du Port Autonome de Dakar, M. Aboubacar Sedikh BEYE, directeur général, a ajouté :
« La création d’un nouveau grand port afin de desservir les économies de l’Afrique de l’Ouest sur un nouveau site est l’une des premières pierres d’un avenir plus prospère et plus vert pour le Sénégal. Il est très bénéfique pour le Port Autonome de Dakar d’avoir le FIAE et le PIDG à ses côtés dans cette entreprise. Ils apportent une expertise solide du financement d’infrastructures en Afrique et partagent avec nous l’ambition d’un investissement à long terme qui favorisera le progrès économique et social. »
Le port existant de Dakar emploie quelque 1800 personnes. Le PAD estime que 400 emplois supplémentaires seront créés par le transfert du port. La phase de construction devrait donner du travail à environ 3000 personnes.
Le projet prévoit une durée de dix à quinze ans pour la construction. Il fait partie du plan de développement économique du gouvernement sénégalais jusqu’en 2035. À Dakar même, le transfert du port libérera des terrains à forte valeur économique. La fin de la plupart des activités portuaires dans le centre-ville aura de nombreux avantages, notamment une diminution importante des embouteillages et de la pollution, ainsi que la stimulation de nouvelles activités économiques sur les terrains de l’ancien port.
Maderpost