La récente sortie d’Emmanuel Macron sur le retrait des bases militaires françaises en Afrique continue de faire couler de l’encre âcre et déverser de la bile dans la sauce au macronie.
DIPLOMATIE – Décidemment Emmanuel Macron est en perte de vitesse. Après avoir perdu dans les urnes lors des élections européennes, perdu les législatives anticipées en France le voilà encore perdre sur le terrain diplomatique en terre africaine.
« Je crois qu’on a oublié de nous dire merci. Ce n’est pas grave ça viendra avec le temps (…) Je le dis dis pour tous les gouvernements africains qui n’ont pas eu le courage vis-à-vis de leurs opinions publiques de le porter, aucun d’entre vous serait encore aujourd’hui un pays souverain si l’armée française ne s’était pas déployé dans cette région », a plaidé le président français, lors de la réunion annuelle des ambassadeurs de France.
« Non, la France n’est pas en recul en Afrique, elle est simplement lucide, elle se réorganise », a-t-il poursuivi avant d’ajouter :« on a choisi de bouger en Afrique […] parce qu’il fallait bouger. »
La réponse a été cinglante et sans fioriture du côté des dirigeants africains. C’est d’abord le premier ministre Ousmane Sonko qui donne le ton avec virulence. « C’est enfin le lieu de rappeler au Président Macron que si les soldats africains, quelquefois mobilisés de force, maltraités et finalement trahis, ne s’étaient pas déployés lors la deuxième guerre mondiale pour défendre la France, celle-ci serait, peut être aujourd’hui encore, Allemande. » Une réplique sèche à laquelle se greffe celle du Tchad.
Le gouvernement tchadien a exprimé sa « vive préoccupation suite aux propos tenus récemment par le Président de la République française, Emmanuel Macron, qui reflètent une attitude méprisante à l’égard de l’Afrique et des Africains », indique un communiqué du ministre tchadien des Affaires étrangères Abderaman Koulamallah.
Deux répliques salées qui déroutent sans doute Macron dans sa quête d’une nouvelle santé politique sur le terrain diplomatique.
Ce nouvel échec diplomatique qui se profile à coup sûr vient s’adosser à ceux liés à la politique intérieure de Macron ayant abouti à une motion de censure du gouvernement de Michel Barnier, il y’a un mois.
Au lieu de concentrer son énergie à rendre à la France la stabilité politique et institutionnelle qu’il lui a arrachée par son incompétence et son entêtement qui frôle l’autoritarisme, Macron verse dans le déni de la réalité en s’attaquant, toute honte bue, aux africains qui ont assez subi de la part de la France.
Le refuse sur le terrain géopolitique pour masquer la réalité politique et institutionnelle française est aussi un échec plus cuisant que ceux de la politique intérieure de Macron. Suffisant pour dire que la sauce à la « macronie » est peut-être pourrie. Il est temps de la verser et sortir « Macron » définitivement de la marmite africaine puisqu’il refuse de la récurer à fond en violant ses engagements pris lors de son face-à-face avec les représentants des sociétés civiles africaines en 2021.
Maderpost / Mamadou Ba