La Chine a réaffirmé mardi sa volonté d’appliquer l’accord commercial conclu avec les États-Unis, après qu’un journal chinois a semé le doute en évoquant le souhait de Pékin de renégocier le texte.
ECONOMIE – Interrogé lundi sur une telle hypothèse, Donald Trump avait déjà catégoriquement exclu l’idée lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche.
Les Chinois “voudraient rouvrir les discussions commerciales pour avoir un accord plus favorable à leurs intérêts”, avait déclaré le président américain.
“Non, ça ne m’intéresse pas”, “voyons d’abord s’ils respectent l’accord qu’ils ont signé”, avait-il ajouté.
Citant des sources proches du gouvernement, le journal chinois Global Times, dont le rédacteur en chef est réputé proche des sphères du pouvoir, avait assuré lundi que “des voix plus bellicistes” se faisaient actuellement entendre en Chine.
“Certains appellent à de nouvelles négociations” à la suite des “attaques malveillantes des États-Unis” contre Pékin, notamment sur la gestion chinoise de l’épidémie de COVID-19, indiquait le quotidien connu pour ses positions nationalistes.
Interrogé sur cette hypothèse et sur les propos de Donald Trump, Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a semblé mardi évacuer l’hypothèse d’une renégociation.
“La première phase de l’accord économique et commercial sino-américain bénéficie à la Chine, aux États-Unis et au monde entier”, a-t-il souligné lors d’une conférence de presse.
“Les deux parties doivent adhérer aux principes d’égalité et de respect mutuel et mettre en œuvre conjointement l’accord.”
Les négociateurs chinois et américains se sont engagés vendredi, lors d’un entretien téléphonique, à appliquer le texte signé en janvier après presque deux années de guerre commerciale à coups de taxes douanières punitives.
Aux termes de cet accord, l’administration Trump s’est engagée à surseoir à toute nouvelle hausse de droits de douane.
Les Chinois de leur côté ont promis d’accroître de 200 milliards de dollars sur deux ans leurs achats de produits américains par rapport au niveau de 2017.
Selon l’agence financière Bloomberg, qui ne précise pas ses sources, la Chine a accru ses achats de soja aux États-Unis. Plus d’un million de tonnes ont été commandées ces deux dernières semaines, assure-t-elle.
La pandémie de COVID-19, apparue fin 2019 en Chine, a envenimé les tensions entre Washington et Pékin.
L’administration Trump accuse les autorités chinoises d’avoir tardé à alerter le monde sur l’épidémie, donc d’être “responsables” de sa propagation et de l’actuelle crise économique.
Par ailleurs, Donald Trump et son secrétaire d’État, Mike Pompeo, soupçonnent désormais Pékin d’avoir caché un accident de laboratoire qui aurait été à l’origine de la pandémie.
Maderpost / Le Devoir