Le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Jean-Claude Kassi Brou, a appelé les Banques centrales à s’investir dans le verdissement du système financier. Il s’est ainsi exprimé mardi dernier, au terme de la Conférence internationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) sur les changements climatiques.
BCEAO – Une rencontre tenue au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) à Diamniadio et ayant enregistré la participation de plus d’une dizaine de Banques centrales d’Afrique et de l’Union européenne.
A ceux-là s’ajoutent les partenaires régionaux de la Bceao tel que les Associations professionnelle des banques et établissements financiers de l’Uemoa ; les institutions de l’Uemoa et autres partenaires internationaux tel que le Fonds monétaire international (Fmi), la Banque mondiale (Bm), la Banque européenne d’investissement (Bei).
Faisant l’économie de cette rencontre internationale, le gouverneur de la Bceao, Jean-Claude Kassi Brou, a d’emblée campé le décor pour justifier la pertinence et l’opportunité d’une telle rencontre internationale. Les changements climatiques sont réels et depuis quelques années déjà, ils font l’objet de rencontres internationales et dont la dernière en date, est celle de la Cop 28 à Dubaï.
L’Afrique pollue à moins de «5% seulement des émissions de gaz à effet de serre et pour autant elle subit des chocs très élevés (inondations, sécheresses, impact sur la santé…) Et ceci impacte le secteur économique puisqu’il y a un coût économique important sur le secteur financier ».
A l’en croire, « une banque qui prête à une entreprise agricole laquelle est impactée par la sécheresse ou par les inondations se trouve dans l’incapacité de rembourser sa dette, cela impacte forcément la banque. Et lorsque ça passe à une grande échelle importante, c’est tout le système qui en pâtit ». Fort de tout cela, il convoque des études qui indiquent que l’Afrique est impactée à hauteur de «15% de son produit intérieur ». Ce qui lui fera dire que ceci n’est plus un « phénomène marginal mais systémique ». Puisque, dès lors que le secteur bancaire est impacté, c’est tout le « système financier qui est touché et par ricochet la Banque centrale », a-t-il expliqué, pour étayer la portée du thème libellé ainsi : « Le rôle des Banques centrales face aux changements climatiques ».
Revenant sur les réflexions de la rencontre, le gouverneur fait savoir qu’il est ressorti, entre autres idées, « la préoccupation, la définition et l’élaboration de stratégies de politiques pour ainsi contribuer au verdissement du système financier ; de mettre en place des mesures incitatives pour amener le secteur financier à s’orienter vers le financement d’activités intégrant un objectif explicite de préservation de l’environnement ; renforcer les obligations vertes », a-t-il énuméré.
Le gouverneur de la Bceao de souligné que depuis des années déjà, les Banques centrales étaient dans la logique de limiter l’impact des changements climatiques. Et ce, en promouvant les financements verts et qu’à présent, il urge de passer à la vitesse supérieure ; d’où l’opportunité de cette rencontre dont les réflexions ont été de haute qualité. Toutes ces réflexions seront peaufinées pour lutter « substantiellement contre les impacts liés aux changements climatiques », a dit Jean-Claude K. Brou
Maderpost / Sud quotidien