Après le renvoi de son procès hier, au 1er décembre dans l’affaire Ndiaga Diouf, Barthélémy Dias assure qu’il ne se rendra plus au tribunal. Arrêté avec Ousmane Sonko et Malick Gackou, puis libérés, Barth, tout comme Sonko promettent de faire face au régime.
BARTH – La journée d’hier fut mouvementée pour Barthélémy Dias et ses soutiens. Entre course poursuite avec les forces de l’ordre, jets de gaz lacrymogènes, arrestation, Barthélémy Dias n’a pu accéder au tribunal de Dakar, où il était convoqué dans le dossier du meurtre de Ndiaga Diouf. Le candidat investi par la coalition Yewwi Askan Wi pour la mairie de Dakar, n’en a pas pourtant perdu sa verve. Son tempérament chaud bouillant. Juste après sa libération avec ses acolytes Ousmane Sonko et Malick Gackou, le maire de Mermoz-Sacré-Cœur a retrouvé ses sympathisants chez lui. Flanqués des leaders de leur coalition, Khalifa Sall, Déthié Fall, entre autres, Barthélémy Dias a craché ses vérités avec le ton qu’on lui connaît. «Il ne s’agit pas de nos modestes personnes, il s’agit de la démocratie sénégalaise qui est aujourd’hui malmenée, agressée et cela, on ne peut pas l’accepter», lâche Barth.
Son procès a été renvoyé au 1er décembre prochain par le président de la Cour d’appel de Dakar, mais l’audience risque de se tenir sans lui. Il jure, presque : «Je ne retournerai pas au tribunal. «Je suis au regret de dire que le comportement de cette justice est beaucoup plus que suspect parce qu’ils se sont empressés de reporter ce procès, alors que je n’étais même pas arrivé au tribunal. On ne peut pas le tolérer. C’est comme ce qui s’est passé au mois de mars (Affaire Ousmane Sonko contre Adji Sarr). C’est un justiciable qui devait se rendre au tribunal et qui est empêché par la gendarmerie nationale et la police nationale de s’y rendre. Cela n’honore pas notre République. C’est la raison pour laquelle, j’avais eu à le dire lors de ma conférence de presse, le 7 juillet, lors de mon dernier passage au tribunal, il n’avait jamais été question de retenir une date.»
«Si le pare-brise avait cédé, Ousmane Sonko allait prendre la cartouche»
Dans son discours va-t-en-guerre, Barth promet de faire face à ses adversaires, quoi qu’il en coûte. «Ce qui se passe dans ce procès n’est rien d’autre qu’une instrumentalisation de la justice par les hommes politiques qui sont bien connus et bien identifiés. Donc, nous continuons à dénoncer cette volonté de vouloir museler des hommes politiques, à hypothéquer l’avenir de certains hommes politiques et remettre en cause tous les acquis démocratiques depuis les indépendances. On ne va pas l’accepter.» Le poulain de Khalifa Sall qui ne s’explique pas l’attitude qu’il juge violente des forces de l’ordre révèle que le leader de Pastef, Ousmane Sonko, aurait pu être atteint par leurs tirs.
Il explique : «Les sabotages ont commencé à partir de mon quartier Baobab. On m’a interdit de sortir de ce quartier. Sur l’avenue Bourguiba, nous avons été interpellés par la gendarmerie. Au niveau du Point E, nous avons aussi été interpellés par la gendarmerie. On n’a pas besoin de tirer des balles à blanc, des balles en caoutchouc sur les voitures de leaders politiques. Ils ont cassé mon véhicule à coup de tirs de grenade et c’est le Président Ousmane Sonko qui était assis devant, ça veut dire que si ce pare-brise avait cédé, c’est lui qui allait prendre la cartouche. C’est totalement irresponsable. Nous sommes des hommes politiques, nous ne sommes pas des rebelles. Nous ne sommes pas des révolutionnaires, nous sommes des responsables. La vérité est que le régime est apeuré.»
SONKO : «Si Macky Sall n’avait pas les forces de défense et de sécurité, on ne ferait qu’une bouchée de lui»
Quand Barth a passé la parole à Sonko, le ton est resté le même. Dur. Résistant. Ousmane Sonko, leader du Pastef, se veut clair : la résistance se poursuivra. «Nous sommes des partisans, des promoteurs et adeptes de la paix. Rien de grand ne peut se faire sans la paix. Ceux qui parlent de guerre, de guérilla, d’insurrection, ils ne savent pas ce que cela veut dire. Mais pour qu’il y ait paix, il faut que tous les acteurs jouent la carte de la paix et Macky Sall n’a jamais joué cette carte. Les événements du mois de mars auraient dû être une alerte pour lui.
Il aurait pu en tirer toutes les conséquences et se ressaisir, mais nous sommes au regret de constater que l’homme ne connait que le rapport de forces, ne connait que la violence.» Il poursuit : «Nous souhaitons la paix, mais elle est entre les mains d’un seul et unique homme qui s’appelle Macky Sall. S’il nous invite sur ce terrain, il aura la réponse adéquate, mais s’il pense pouvoir continuer à liquider des adversaires politiques, à truquer des élections, pour se pré-fabriquer des victoires techniques, il se trompe lourdement. Cela relève du passé parce que nous ne l’accepterons plus. Si c’est cela qu’il veut nous opposer, il aura la réponse qui sied sur le terrain.» Loin de se satisfaire, Ousmane Sonko hausse davantage le ton. «Si Macky Sall n’avait pas les forces de défense et de sécurité, on ne ferait qu’une bouchée de lui et de ses quelques ouailles qui, après avoir pillé toutes les caisses de l’Etat, se retrouvent sur les radios et télés à piailler. Nous souhaitons la paix pour ce pays, mais pas à n’importe quel prix. Briser des adversaires politiques, c’est terminé dans ce pays. Si Macky Sall l’a compris, tant mieux, s’il ne l’a pas compris, je ne pense pas qu’il terminera son mandat.»
Maderpost / CODOU BADIANE / Igfm
]]>
Please follow and like us: