“Brûler vif toutes les familles DIAS n’a aucun impact sur la cohésion sociale du Sénégal. C’est une famille minoritaire qui ne fait même pas plus de 100 mille personnes”. Ce sont les propos que Gaston Mbengue a tenus lors d’un plateau sur Walfadjri. Malgré les rappels à l’ordre de la journaliste, le promoteur de lutte a continué sur sa lancée verbale. Une sortie qui n’a pas plu aux internautes sénégalais. Depuis quelques heures, cet extrait de Gaston Mbengue est largement relayé sur les réseaux sociaux. Gaston Mbengue n’a pas été raté. Politiciens, journalistes, citoyens lambda, ils ont été nombreux à donner leurs avis sur le sujet.
ETHNICISME – Khalifa Sall n’a pas tardé de s’exprimer sur les propos tenus par Gaston Mbengue, lors d’une émission sur Walfadjri.
«Ce qui fait une nation, c’est son unité et sa volonté de vivre en commun. Dans une telle communauté, chaque citoyen, quelle que soit son appartenance sociale, ethnique, religieuse, jouit de tous les droits civiques et politiques. Je condamne fermement les propos, d’une violence inouïe, tenus à l’endroit de Barthelemy Dias l’Officiel et qui doivent être sanctionnés», argue Khalifa Sall.
Khalifa Sall rappelle que «l’existence des voisins est la seule défense des nations contre une perpétuelle guerre civile. Ces propos de Paul Valéry nous appellent à plus de responsabilité et de respect des principes et valeurs de la République».
Soham Wardini condamne vigoureusement
Les propos ethnicistes sources de violence, n’ont pas leur place dans la scène politique, c’est en substance la réaction de la maire sortante de Dakar, Soham El Wardini suite aux propos de Gaston Mbengue. La sortie du promoteur sur Walf a suscité l’ire des sénégalais qui ne cessent de la condamner.
« Les prochaines joutes électorales de janvier 2022 ne doivent pas nous faire perdre à l’esprit les fondements de notre Nation et le socle de notre société que sont la cohésion sociale, le respect de l’autre et surtout une commune volonté de vivre ensemble », déclare Soham Wardini.
« Nous devons unanimement condamner toute atteinte à ces valeurs partagées.
La Charte pour la Paix prônée par le Cadre unitaire est un rappel qui s’avère salutaire face aux dérives », souligne-t-elle.
Ousmane Sonko exige des excuses publiques de la part du chef de l’Etat, Macky Sall
Prenant part au meeting d’investiture des candidats de Yewwi askan wi de Bambey, Ousmane Sonko a condamné fermement le dérapage de Gaston Mbengue sur Walf Tv.
Ainsi le dealer des Patriotes d’exiger : ” Ce qu’on attend, dans 24 heures , au nom de la coalition Yewwi Askan Wi, de tout le peuple sénégalais , c’est que Macky condamne les propos de son souteneur”.
Toutefois, l’hôte de Bambey de préciser : “si le palais ne réagit pas sur cette affaire, Macky Sall sera tenu comme l’instigateur de la violence dans ce pays de 2012 à nos jours. Ces propos plongent des pays dans le chaos. Mais Macky Sall et ses partisans doivent savoir que le Sénégal est une nation unie et indivisible”.
Aliou Sané : « Ce n’est ni plus ni moins que de l’apologie à la violence »
À l’instar de la classe politique, de la société civile, bref des Sénégalais, le coordonnateur du mouvement Y en a marre, Aliou Sané lui aussi condamne fermement cette sortie du promoteur de lutte, proche du pouvoir.
« Ce n’est ni plus, ni moins que de l’apologie du génocide », martèle Aliou Sané. Mais, déplore l’activiste, « rien ne lui arrivera car il n’est ni opposant, ni activiste ».
Prenant part au meeting d’investiture des candidats de Yewwi askan wi de Bambey, Ousmane Sonko a condamné fermement le dérapage de Gaston Mbengue sur Walf Tv.
Le Hashtag de Didier Awadi
Le célèbre rappeur, Didier Awadi, a également condamné les propos du promotteur de lutte. Dans un post sur Facebook, il écrit: “Honte à Gaston Mbengue #jesuisbartelemydias TROP C’EST TROP !!!”.
«Il n’est pas plus Sénégalais que quiconque… »
Plusieurs Sénégalais présents sur Facebook, Twitter ou Instagram ont condamné les mots « ethnicistes » de Gaston Mbengue à l’encontre de Brthélémy Dias, candidat de Yewwi Askan Wi à la mairie de la ville de Dakar.
« Mon cher Gaston Mbengue, Dakar a toujours été une ville cosmopolite aux influences multiples. Ne t’en déplaise, Barthélémy Dias est Sénégalais et Dakarois de surcroît. À Dakar on peut croiser des Dias, des Sanchez, des Akogny, des Guillabert, des Wardini, des Madera, des Jackson, des Fonseca, des Monteiro, des Fowler etc », lit-on sur Facebook.
Plus loin, il est écrit toujours sur la plateforme de Marck Zuckerbeg, «c’est triste de voir ces discours haineux s’installer dans le débat public et c’est encore plus dommage de voir que les condamnations se font souvent sur le bout des lèvres. Comme si c’était une façon pour certains de valider ces propos nauséabonds par le silence».
Pour Isaac Sanches, un Cap-Verdien vivant à Dakar, « c’est dans l’attaque des minorités que la mère des discriminations se construit. Gaston Mbengue n’attaque pas Dias intuiti personae, il attaque d’abord tous les Sénégalais d’origines étrangères en leur disant qu’il faut qu’ils sachent rester à leur place. Ils sont Sénégalais mais pas aussi Sénégalais que ceux qui ont les noms qu’il a cités. Sa sœur elle-même devrait désavouer son propos et se désolidariser de lui, pour l’honneur de la République ».
«Les propos de Gaston Mbengue que j’ai du mal à réécouter sont scandaleux et répugnant qui dans un Etat normal allait être banni des médias. Tenir ce genre de propos de surcroît sur la place publique, les autorités compétentes (le procureur) doit se saisir si possible pas pour remettre cette énergumène à l’ordre. Ki dafa yakarni mo geune niit ñi, Dias ou pas, il n’est pas plus sénégalais que quiconque », estime J.P Dioma, un autre internaute.
« Gaston a déraillé… »
Lamine Niang, étudiant à Montréal, s’est aussi prononcé sur la sortie de Gaston Mbengue. « J’ai toujours pensé que cela relève des conséquences de la libéralisation incontrôlée de la parole dans les médias et de la promotion outrancière de la médiocratie à tous les niveaux de la société. Le contenu demeure hélas toujours d’actualité et s’applique à tous ces cancres, «bons clients» des médias, qui nous imposent leur opinion et nous indisposent », écrit-il.
Pour Mamadou Awa Ndiaye, journaliste à la 7tv, Gaston Mbengue a déraillé et a refusé tout au long de l’émission « à se remettre sur les rails ». Pour Karine Joanelle, également journaliste, elle se demande face à de tels propos « qui est violent?».
Une question agitée à l’heure où le débat tourne autour du refus de certains acteurs politiques de signer la charte de la non violence.
Maderpost avec Seneweb