La route transsaharienne (RTS) est entrée dans sa dernière phase de réalisation. Pilier de la zone de libre-échange continentale africaine, elle s’étire sur 9400 kilomètres, d’Alger à Lagos. La Banque africaine de développement, un des principaux bailleurs du projet, accélère un peu plus le rythme, chaque année, pour l’achèvement des derniers kilomètres de bitume, note un communiqué de la BAD parvenu à Emedia.
INFRASTRUCTURES – À l’extrémité nord de la Transsaharienne, 1 600 kilomètres de route ont été construits en Algérie, avec un programme de dédoublement sur 800 km. Ce tronçon, quasiment achevé en 2018, est en phase de bouclage, explique la même source. Et de poursuivre : « pour la liaison vers le Mali, près de 200 km de route sont en bonne voie d’exécution. En Tunisie, les travaux ont été réalisés à 100% tandis que les travaux au Nigeria et au Niger sont en phase de finition. Il ne manque plus que les parties malienne et tchadienne pour finaliser ce méga programme routier international qui fait partie des cinq priorités stratégiques de la Banque, “High 5”, devrait désenclaver 400 millions d’Africains », explique le communiqué.
Un trait d’union pour apaiser la zone
Concernant le Mali, le Conseil d’administration de la Banque a ainsi approuvé, en décembre 2020, un décaissement de 56 millions de dollars américains pour la mise en œuvre de la deuxième phase de la RTS, qui concerne la réalisation, dans le nord du pays, de la section Bourem-Kidal, longue de quelque 286 kilomètres.
Toutefois, tempère le texte, le plus grand obstacle qui reste à surmonter, se trouve entre la ville de Gao, au Mali, et la frontière algérienne, sur une distance de 700 kilomètres. Compte tenu de la question sécuritaire, la construction de cette route bénéficie de l’approbation de tous les acteurs de la région, selon les assurances reçues.
« La réalisation du projet permettra de résoudre des problèmes majeurs de paix, de sécurité, de fragilité et surtout de développement économique et social, a soutenu Serge N’Guessan, directeur général adjoint de la Banque pour l’Afrique de l’Ouest, lors de la présentation du projet devant le Conseil d’administration. Toutes les parties prenantes, y compris les mouvements armés au Mali ont marqué leur adhésion au projet. »
Lancée il y a quarante ans, la route transsaharienne doit relier Alger à Lagos via Tunis, Ndjamena, Niamey et Bamako. À travers le Fonds africain de développement, le Groupe de la Banque africaine de développement contribue au programme à hauteur de 176 millions de dollars (soit 57,82 millions en faveur du Tchad, 50,72 millions pour le Niger et 56,01 millions engagés pour le Mali).
La durée de mise en œuvre du projet est de six ans et la contribution de la Banque représente 35,72% du coût total. L’Union européenne participe au financement par un don de 83 millions de dollars et le gouvernement malien y apporte sa part évaluée à 18 millions de dollars.
La Transsaharienne traverse 34 régions, dessert 74 agglomérations pour une population estimée à 60 millions d’habitants entre l’Algérie, la Tunisie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Nigeria, toujours selon le communiqué de la banque. La fin des travaux est prévue à la fin de l’année 2021, conclut-il.
Maderpost / Emedia