Un rapport diagnostic sur la politique industrielle du Sénégal, présenté jeudi à Thiès, a identifié la mise en œuvre et la gouvernance comme des “enjeux majeurs” de l’industrialisation du pays, a indiqué le même jour, le directeur du redéploiement industriel au ministère du Développement industriel et des Petites et moyennes industries.
INDUSTRIE – “Le diagnostic a relevé sur le cadre légal, réglementaire et fiscal, un certain nombre de fragilités qui minent la compétitivité globale des industries du Sénégal (…) mais il a également fait ressortir deux enjeux majeurs : celui de la mise en œuvre et celui de la gouvernance’’, a dit Amadou Sall Dia.
Il s’adressait à des journalistes, en marge d’une réunion du comité régional de développement, consacrée au partage du rapport diagnostic et du projet de master plan de la politique industrielle.
Le partage de ce document s’inscrit dans le processus d’actualisation de la politique industrielle, entamé depuis février dernier par le ministère de tutelle.
“Nous avons retracé l’historique du processus d’industrialisation du Sénégal. Il y a eu beaucoup de politiques industrielles, mais à l’arrivée, on a toujours buté sur la question de la mise en œuvre et de la gouvernance”, a-t-il expliqué, non sans relever “l’absence de coordination des différents ministères qui interviennent dans la politique d’industrialisation”.
Le besoin d’amélioration de la coordination au sein de l’industrie, “lieu par excellence de la transversalité”, a aussi été évoqué lors des échanges sur le rapport.
L’une des principales recommandations de cette rencontre a été de mettre l’accent sur les ressources humaines, présentées comme une “question centrale pour le développement industriel”, a dit M. Dia.
Le rapport diagnostic présenté, en fait un “levier important”, a dit Amadou Sall Dia, ajoutant qu’à Thiès, il a été décidé de l’inscrire comme un axe constitutif du développement industriel, plutôt qu’un levier. Il évoque un “réel besoin de qualification” dans le secteur industriel, vu le caractère “fondamental” des ressources humaines.
Les participants ont en outre évoqué des aspects liés au contenu local, aux concessions minières, au foncier, dans la première région minière du Sénégal.
“Thiès est un hub minier, logistique et académique, ce qui est en phase avec les projets miniers que nous sommes en train de développer au niveau du ministère”, a dit Amadou Dia.
L’exploitation des ressources minières et énergétiques constitue le deuxième axe du Master plan présenté aux membres du CRD, a relevé le directeur du redéploiement industriel. Il a ajouté “beaucoup de choses restent encore à faire” dans ce domaine en dépit des efforts déjà fournis.
L’arrivée de nouvelles opportunités dans la politique industrielle, avec notamment la découverte de pétrole et de gaz, la perspective de zone de libre échange continental, justifie l’urgence de travailler sur un cadre stratégique favorisant un développement du secteur, a noté M. Dia.
Jusqu’ici, le volet industriel du Plan Sénégal émergent (PSE) faisait office de politique industrielle, a-t-il rappelé.
Maderpost / Aps