En marge de la cérémonie d’ouverture et des sessions plénières du 𝐒𝐨𝐦𝐦𝐞𝐭 𝐃𝐚𝐤𝐚𝐫 𝟐 sur la souveraineté et la sécurité alimentaire en Afrique, les pays ont fait part de leurs stratégies respectives.
AGRICULTURE – C’est ainsi que le Sénégal a présente son compact dans le cadre de sa stratégie en matière de souveraineté alimentaire. Tous les partenaires ont salué la qualité et ont décidé d’appuyer cette stratégie dont le coût est évalué à près de 1600 milliards de francs cfa.
« L’Afrique est à la croisée des chemins face à une crise sans précédent. Il y a sur le chemin de l’Afrique des problèmes qui nous maintiennent dans le statu quo d’une agriculture qui continuera à nous exposer à la précarité alimentaire [et aux] aléas climatiques, mais il y a également l’Afrique des solutions […] », a indiqué le Chef de l’Etat Macky Sall à l’ouverture de ce sommet.
Selon Macky Sall, la question de la souveraineté alimentaire « est devenue une urgence de première nécessité, alors que nos pays subissent de plein fouet l’effet combiné du changement climatique, de la pandémie et d’une guerre majeure », à savoir le conflit russo-ukrainien.
L’Afrique, en conséquence, « doit apprendre à se nourrir elle-même et contribuer à nourrir le monde parce que le continent en a le potentiel », a exhorté Macky Sall.
« Nous voulons rester combatifs, résolus à surmonter nos obstacles pour relever les défis du moment », a assené le Président Sall, appelant les partenaires bilatéraux et multilatéraux à se mobiliser pour accompagner cette dynamique.
Pour Macky Sall, les chiffres parlent d’eux-mêmes avec le Rapport mondial sur la crise alimentaire en 2O22, selon lequel près de 250 millions de personnes dans le monde pourraient faire face à l’insécurité alimentaire. Sans compter la pénurie d’engrais et « la hausse vertigineuse des prix qui plombent la productivité ».
« Cette crise sans précédent nous édifie sur l’urgence pour notre continent de mettre fin à sa dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur », a indiqué le chef de l’Etat sénégalais.
“C’est le moment de faire des actions pour faire de Dakar2 un véritable Sommet de l’action, afin de réussir ensemble le pari de la production agricole et de la souveraineté alimentaire”, a-t-il dit dans son discours d’ouverture.
Il a rappelé que l’Afrique n’était « pas dépendant de l’extérieur pour se nourrir, mais à un moment” de son histoire et de son parcours, le continent est devenu dépendant » de l’extérieur pour son alimentation.
Cette tendance doit être renversée afin que l’Afrique puisse retrouver sa souveraineté alimentaire, a insisté le président Sall, avant de mettre en exergue les potentialités du continent africain dans ce domaine.
L’Afrique, dit-il, « c’est 1,4 milliard d’habitants établis sur plus de 30 millions de km2 avec plus de 60% des terres arables non exploitées dans le monde, d’abondantes ressources hydriques avec tous les grands fleuves en dehors de l’Amazonie ».
Il fait observer que c’est là tout le paradoxe d’un continent qui continue d’importer l’essentiel de ses produits alimentaires.
Prévu pour trois jours, le sommet de Dakar sur la souveraineté alimentaire est organisé par la Banque africaine de développement (BAD), en partenariat avec le Sénégal.
Il vise à permettre aux pays participants de défendre leurs stratégies de souveraineté alimentaire devant les bailleurs de fonds, afin d’obtenir des financements conséquents.
Cette rencontre dénommée « Dakar2 », a l’ambition de « s’inscrire résolument dans la dynamique de l’Afrique des solutions qui puise dans son immense potentiel pour se nourrir par elle-même et nourrir le monde ».
Comme une réponse à l’appel du président Macky Sall, la Banque africaine de développement (BAD) s’est engagée à apporter une contribution substantielle dans ce combat pour la conquête de la souveraineté alimentaire en Afrique. Il s’agit, pour Akinwumi Adesina, d’aider l’Afrique à apporter une solution à la nourriture du monde, compte tenu de son potentiel. «L’Afrique peut et devrait contribuer à nourrir le monde », a-t-il clamé pour sa part.
Maderpost / Mamadou Ba