A peine la passation de services faite, Mama SOUGOUFARA, nouveau Directeur Général des ICS (Industries Chimiques du Sénégal) en remplacement de l’ex- intouchable Alassane DIALLO, fidèle et inoxydable chambellan des Indiens, sorti par la petite porte le 31 décembre 2024 se voit tresser des lauriers. Comme l’homme providentiel tant attendu. Loin d’être une panacée, Mama SOUGOUFARA patauge déjà dans les décombres de la firme indienne INDORAMA et de son prédécesseur qui peinent à régler la redevance minière estimée à 200 milliards de FCFA. Les nouvelles autorités comptent ne pas se laisser faire.
INDUSTRIE CHIMIQUES DU SENEGAL – Naturellement, un préjugé favorable lui est accordé plus sur la base de son curriculum- vitæ que sur sa capacité réelle ou supposée. Promu directeur général adjoint l’année dernière à partir d’un choix consacré par INDORAMA, M. SOUGOUFARA a eu le temps de prendre le pouls de l’entreprise auprès d’Alassane DIALLO. Son « mentor » qui a fait la pluie et le beau temps, comme le révélait Confidentiel Afrique dans une édition électronique la semaine dernière. Le nouveau DG s’est donc familiarisé avec les travailleurs des ICS dont les responsables syndicaux ont durement croisé le fer avec Alassane DIALLO, l’homme de confiance D’INDORAMA. De ce dernier, M. SOUGOUFARA peut tout retenir, excepté sans doute sa rigidité et son exemplarité dans la gestion des ressources humaines. Les travailleurs des ICS gardent de mauvais souvenirs du licenciement des 43 agents en 2010 pour cause de grève jugée « illégale ».
L’ombre d’Alassane DIALLO
Au chapitre des revendications pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie, ils ont aussi tracé au silex un parcours de combattants teigneux pour venir à bout de la résistance d’Alassane DIALLO et son PCA. N’eût été l’habileté de M. Oumar Mamadou BALDÉ, alors gouverneur de la région de Thiès, l’entreprise aurait vécu, en 2024, un arrêt de travail prolongé. Les négociations avaient été laborieuses avant d’arracher un poucet accord glissent des sources.
Le tableau de bord ci-dessus est donc suffisamment édifiant pour que Mama SOUGOUFARA se garde de marcher sur les traces de son prédécesseur. Ceux qui lui tressent péremptoirement des lauriers devraient plutôt lui conseiller de se démarquer de la voie qu’il a héritée et d’être plus attentif à l’endroit des travailleurs et des populations environnantes. C’est un challenge qu’il doit gagner en imprimant son autorité et son intelligence, de sorte que les Indiens, tout puissants repreneurs qu’ils soient, ne puissent pas continuer à se jouer de l’État du Sénégal. Un géant industriel au pied d’argile. Du vrille en puissance. Retard de paiement ou refus de payer la redevance minière à l’État, les Industries Chimiques du Sénégal (ICS) se fiche de la République et l’agace.
Délinquance fiscale insupportable
L’arrogance de l’investisseur indien INDORAMA fait qu’il rechigne de passer à la caisse du trésor sénégalais, afin de s’acquitter de sa redevance minière qu’elle traîne depuis 2021 et estimée à 200 milliards de FCFA. Selon des sources crédibles parvenues à Confidentiel Afrique en exclusivité, les dirigeants indiens ont pris l’option de transiger avec paiements échelonnés à compter du 31 janvier prochain pour remettre les turbines en marche. Au finish, de qui se moque INDORAMA ?
Autant le dire et le répéter sans cesse, car le non paiement de l’intégralité des redevances fiscales et minières dues à l’État constitue une preuve de déloyauté et de délinquance fiscale notoire.
Test de Mama SOUGOUFARA
Promu Directeur général, Mama SOUGOUFARA devra sans doute s’affranchir des goulots d’étranglement hérités de la gouvernance nauséabonde des Indiens et de leur homme, Alassane DIALLO. Pour confirmer les qualités que lui attribuent ses souteneurs, il devra se mettre dans les habits d’un remplaçant, tourné résolument à gérer les dossiers urgents de l’entreprise et de pouvoir la remettre sur les rails. Mieux, il se doit de soutenir la volonté de rectification de l’État du Sénégal privé de l’intégralité des redevances fiscales et minières, à cause d’une interprétation tendancieuse du protocole d’accord établi à la faveur de la restructuration des ICS.
L’ an 1 de la gouvernance de l’entreprise par M. Mama SOUGOUFARA permettra d’apprécier objectivement son expertise. Tout dépendra de la personnalité dont il fera montre pour obliger INDORAMA à respecter scrupuleusement ses engagements vis à vis de l’État du Sénégal qui, sans doute, saura se faire respecter dans le cadre de l’option de souveraineté nationale tracée sous le triptyque du *Jub- Jubal- Jubanti*.
Il n’est point besoin de le traduire en langue hindoue ou indonésienne pour faire comprendre au Président du groupe INDORAMA que le Sénégal est dans une phase de construction nationale dont les maîtres d’ouvrages sont imperméables à la corruption et aux détournements d’objectifs.
Maderpost / ConfidentielAfrique