Les membres du Conseil national des dirigeants d’entreprises du Sénégal SN CNDES (Innovation-croissance) et du groupe secteur privé développement (GSPD), des membres des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) veulent la renationalisation des ICS.
ICS – En conférence de presse, ce vendredi, ces membres ont démontré par des arguments politiques, juridiques et financiers la reprise du contrôle des ICS par l’Etat du Sénégal.
Pour le premier argument, ces membres considèrent que « la déclaration du chef de l‘Etat pour une renégociation équilibrée des contrats miniers » comme un justificatif pour reconsidérer « la convention Etat du Sénégal / ICS ».
Concernant l’argument juridique, « les dispositions du code minier sur les renouvellements de concession (évaluation préalable) et sur le paiement obligatoire de la redevance minière » pourront servir de solides bases, selon ces membres.
Pour ce qui est du troisième argument, « entre redevance minière, recettes de vente d’acide détournées, surfacturation de matières premières, les ICS / Indorama doivent 300 milliards au Sénégal », estiment-ils, dans un communiqué de presse.
Pour Abdoul Aziz Ndiaye, ancien des Ics, rien que pour l’aspect financier, entre redevance minière, recettes de vente d’acide détournées, surfacturation de matières premières, les Ics doivent 300 milliards de FCfa au Sénégal. « Il faut que l’État du Sénégal récupère le contrôle des Ics. S’il le fait, il peut redevenir l’actionnaire majoritaire. Il pourra alors ouvrir le capital au secteur privé national », a-t-il plaidé.
Selon lui, si les bonnes dispositions sont prises, le Sénégal peut régler définitivement le problème d’approvisionnement en engrais. « Nous étions les maîtres du jeu dans l’engrais. Aujourd’hui, l’acide phosphorique est entièrement exporté vers l’Inde. Et c’est la matière première pour faire de l’engrais », a ajouté M. Ndiaye. Pour pallier ce problème, il suggère aussi de transformer la dette que l’entreprise doit à l’État en capital.
Évoquant le potentiel des Ics, l’ancien des Ics a indiqué que rien que l’usine d’engrais de Mbao est, par exemple, capable de produire 250 000 tonnes par an alors que les besoins de l’agriculture sénégalaise sont estimés à 150 000 tonnes l’année. « A fortiori elle n’exporte plus dans les pays cotonniers. L’usine ne reçoit pas l’acide phosphorique nécessaire pour produire. Aujourd’hui, Indorama, actionnaire principal et maître du jeu, destine l’acide phosphorique des Ics à la fabrication des engrais en Inde », a-t-il précisé.
Ces membres sont, auparavant, revenus, en détail, sur comment le Sénégal a perdu le fleuron de son industrie dans les méandres des paradis fiscaux en partant de l’affaiblissement des ICS jusqu’au détournements et montages financiers qui ont scellé le sort de ce industries chimiques du Sénégal.
Maderpost