Pour financer son plan de relance, le gouvernement du Sénégal s’est lancé dans une politique d’endettement « mesuré ». Estimé à 7825,3 milliards de Franc CFA, soit 56,6% (PIB), l’encourt de la dette publique s’est alourdi davantage. Pour l’année 2021, le ministre chargé des finances a été autorisé à contracter des emprunts, à recevoir des dons au nom de l’Etat du Sénégal et à lever des ressources de trésorerie pour un montant total de 1.363.220.000.000 de Franc CFA.
DETTE PUBLIQUE – Dans un entretien accordé au quotidien l’Observateur, l’économiste et enseignant chercheur à l’université Cheikh Anta diop de Dakar, Meissa Babou, et l’expert financier Mohamed Dia, alertent sur le risque de voir le Sénégal « dépasser allègrement le seuil de d’endettement de 70% autorisé dans l’espace Uemoa.
Selon Mohamed Dia, le Sénégal n’est pas loin de toucher le plafond d’endettement. Pour éviter la catastrophe qui se profilait à cause de la pandémie, les autorités ont fait un « choix keynésien d’augmenter les dépenses. Nous ne sommes pas loin du plafond de 70% ». Toutefois, il n’y a pas lieu à s’inquiéter. L’expert financier rassure et pense que « la zone devrait enlever ce seuil pour que les pays puissent s’endetter davantage dans le but de sauver leur économie ».
Meissa Babou embauche la même trompette car pour lui, « à partir de la première vague du covid-19, le Sénégal, avec un surplus d’endettement, a touché le fond » même si dixit-il « nous sommes à un niveau autorisé ». Cependant, « nous sommes un pays hors pétrole et hors gaz pour le moment, qui ne compte que sur la fiscalité. Par conséquent, avec un service de la dette de 80 milliards de Franc CFA par mois, on risque d’être confronté à un problème de liquidité. Ce qui est d’ailleurs le cas avec le trésor public » souligne-t-il.
Maderpost / Mamadou Ba