Ce texte écrit sous le mode de la fiction, est une critique contre notre société. La fête de L’Aïd el-Kebir ou Tabaski n’est qu’un prétexte pour dénoncer ces comportements aux antipodes des pratiques religieuses. TABASKI – Exit le mouton covidé 2020. Voici celui de 2021, le mouton «terroriste». Avec ses cornes qui privent les pères de famille du sommeil du juste. La nouvelle loi sur le terrorisme a donné des idées aux gorgorlou* qui ont intenté une action en justice contre le ruminant, la star de L’Aïd el-Kebir. A la barre du Tribunal de Grande Instance de Dakar, la partie civile a reçu le soutien de tous les meilleurs avocats de barreau. Tous ont décliné la demande de défense du mouton «terroriste». Seule la robe noire médiatique, celle qui a transformé les colonnes des journaux, les plateaux télé et studio de radio, en prétoire, s’est constituée pour assurer sa défense. Celle d’une bête qui a fini de semer la terreur dans les foyers touchés de plein fouet par les dégâts collatéraux d’une Covid qui continue sa balade mortuaire à travers les villes et campagnes de la planète Terre. A la barre, la partie civile accuse la star de L’Aïd d’avoir transformé sa vie en enfer, à cause du regard persécuteur du voisin qui vient perturber son univers. Un regard pesant, oblique et malicieux portant en creux la tyrannie d’une société de consommation où tout repose sur l’artefact. Une société qui creuse les disparités et crée un faux nivellement par le haut, donnant aux pauvres l’illusion de vivre dans le monde des riches, le temps d’une fête où l’on dépense sans compter. Nous sommes de plain-pied dans le règne de l’apparence. Victimes du délire de persécution, ces pères de famille souffrent de maux de tête, accompagnés de crise de nerfs. Dans le brouillard des hallucinations, les «persécutés» voient des moutons partout : du balcon, de la chambre à coucher, du salon, des toilettes, de l’atelier, du bureau, de la terrasse de leur maison… Des moutons imaginaires qui ne peuvent, hélas, donner le sourire aux enfants, encore moins à une épouse qui souffre…dramatiquement, elle aussi, du regard persécuteur de la voisine. A cause du mouton «terroriste», ces pauvres pères de famille sont aussi persécutés chez eux. Epouses et progéniture ont fini de les isoler dans leur propre domicile. Elles parlent du chef de famille à la troisième personne du singulier, sous le manteau du voisin dont le regard «accusateur» distribue les mauvais points. Un voisin qui verse dans l’ostentation en «exhibant», tel un trophée, un mouton «orné» de colliers ou de gris-gris de circonstance et attaché devant la porte de la maison. Le sommet du m’as-tu-vu, de la vanité ! Ces pères de famille ont fini par craquer en s’endettant pour les beaux yeux d’une société «complice et conspirationniste». Le regard espiègle du voisin a créé un drame intérieur chez le chef de famille envahi par l’angoisse du paiement de dettes. Pour toutes ces raisons, les avocats de la partie civile ont demandé au juge la perpétuité. L’enfer, c’est le mouton «terroriste» ! Bacary Domingo MANE *débrouillards
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