Une haute cour du Ghana a condamné à mort six personnes, dont trois soldats, après les avoir reconnues coupables d’avoir fomenté un coup d’État contre le gouvernement du pays en 2019.
GHANA – Cette condamnation a renouvelé les appels lancés jeudi par des défenseurs des droits de l’homme en faveur de l’abolition de la peine de mort.
La condamnation à la peine de mort par pendaison prononcée mercredi est l’aboutissement d’un procès pour trahison qui a débuté en 2021. Il s’agit de la première condamnation pour trahison depuis plusieurs décennies au Ghana, l’une des démocraties les plus stables d’Afrique, et elle intervient dans un contexte de multiplication des coups d’État sur le continent.
Leur condamnation « envoie un signal fort à la nation : déstabiliser ou organiser le renversement de la constitution ne sera pas toléré et sera pris très au sérieux », a déclaré le procureur général Godfred Yeboah Dame, qui les a poursuivis.
La Cour a acquitté trois autres personnes inculpées dans cette affaire, dont deux sont des officiers militaires.
Les six personnes ont été arrêtées alors qu’elles testaient des armes qui, selon le procureur de l’État, devaient servir à renverser le gouvernement. Ils ont plaidé coupable dans cette affaire et la condamnation fera l’objet d’un appel, ont déclaré leurs avocats.
On ne sait pas si les six condamnés seront exécutés, le Ghana n’ayant procédé à aucune exécution depuis le début des années 1990.
Les députés ghanéens ont modifié la loi relative aux infractions pénales l’année dernière afin de remplacer la peine de mort par la réclusion à perpétuité, bien que la peine de mort reste une sanction pour les actes de haute trahison, comme le prévoit la constitution du pays.
Genevieve Partington, directrice d’Amnesty International pour le Ghana, a déclaré dans une interview accordée à l’Associated Press que la peine de mort devait être abolie. « Amnesty International est totalement opposée à la peine de mort. Au Ghana, nous nous battons depuis 30 ans pour mettre fin à la peine de mort », a déclaré Mme Partington.
Maderpost / Africanews