Putsch is back ! Nous l’appréhendions, théorisant que les inconditionnels du troisième mandat, fonçaient tête baissée à leur perte. Avertissement, qui nous avait valu une levée de boucliers trempée dans la fonte vindicative. Et voilà que Conakry, et sa sentence militaire, nous donnent raison, installant le Condé dans le fauteuil de la désillusion. Pour que la messe soit dite, il a suffi au Roméo Doumbouya, une puissance de feu maximale, des forces spéciales surentraînées et suréquipées, un arrosage à rafales continues, et une garde présidentielle, à l’arsenal réduit à sa plus simple expression. Et pour cause, à Conakry, le disque dur condescendant, n’avait pas enregistré que la durée de vie d’un mandat de trop, ne doit son incertitude qu’à l’air irrespirable, qu’à la détermination d’officiers prêts à porter le camouflet, pour configurer et réaliser, sans effusion de sang, comme à Bamako, un putsch scellant le sort d’un président impopulaire. Trop naïf, pour croire que tout lui était permis et qu’il pouvait, à sa guise, faire tailler en pièces, l’une des Constitutions les plus abouties du continent, pour le seul plaisir de ses yeux et la boulimie de pouvoir de son camp. Voilà comment, Condé a fait retourner la Guinée aux vieilles méthodes tapageuses, qui non seulement nous font une mauvaise publicité, mais encore font reconsidérer la maturité politique de nombre de nos chefs d’Etat, élus par les dépositaires de leur Constitution et réélus par la fourberie de leur mécanisme majoritaire. Cette Afrique des mégalomanies, en déphasage avec les attentes sociales, en rupture de ban avec le dividende démographique, digital, touristique, infrastructurel, et bon nombre de leviers et outils de développement, a fait son temps. Les populations ne sont plus isolées. Rudoyées par l’indigence, elles n’en sont pas moins assoiffées de leadership, qui est malheureusement absent de nos instances sous-régionales et régionales, plus enclines à défendre l’Afrique des Chefs d’Etat, qu’à leur faire entendre raison et l’obligation du respect de leurs constitutions. Mais que peut-on attendre de plus, de nos présidents sur le plan continental, quand eux-mêmes, dans leur pays, s’inscrivent et s’activent dans la démarche anti-démocratique, inélégante, alimentaire ? Tout compte fait, le Mali et la Guinée montrent que le seuil de tolérance n’est pas un vain mot chez l’armée confrontée au Djihadisme. Quand il s’y ajoute les appétits étrangers, en quête de renouveau pour certains, et d’hégémonie pour d’autres, notamment la Chine, qui est partie pour ravir la première place aux USA, on se dit que nous ne sommes qu’au début d’une nouvelle ère, dans laquelle beaucoup ne sont pas prêts à assumer le statut de vassal et la mentalité d’inféodé. Les temps ont changé. L’Afrique aux Africains ! Charles FAYE ]]>
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