Les Gambiens élisent samedi leur prochain président. Six candidats se disputent les suffrages d’un peu moins d’un million d’électeurs. Des prétendants qui ont donné les dernières consignes aux électeurs jeudi lors du dernier jour de la campagne électorale.
ELECTIONS – Le président sortant et candidat à sa propre succession était devant ses partisans à Banjul la capitale. Adama Barrow, a appelé les électeurs à se rendre massivement aux urnes afin de garantir sa victoire.
‘’ Nous devons sortir et aller voter parce que si nous devenons complaisants en restant assis chez nous à dire que le président Adama Barrow va gagner, alors il ne gagnera pas. Je veux que tout le monde, sorte dès 6 heures du matin et fasse la queue dans les bureaux de vote. Je veux que les jeunes sortent tôt et votent pour qu’à 17 heures, ils puissent commencer à faire la fête. Merci à tous et salutations à vous tous.’’, a déclaré le président-candidat devant ses partisans jeudi dans la capitale.
Pour Adama Barrow, 56 ans, vainqueur de Yahya Jammeh en 2016, l’élection donnera la mesure de la confiance placée en lui pour redresser la barre et réconcilier les Gambiens. Reste à savoir si le rapprochement amorcé avec le parti de son prédécesseur jouera en sa faveur. Alors que pendant son mandat, il n’a pas donné suite à la soif de justice des victimes du régime Jammeh. Il a dans ses mains, le rapport de la Commission mise en place pour faire la lumière sur les ‘’ crimes’’ commis pendant le règne de l’exilé de Malabo. Le rapport demande que les responsables soient poursuivis.
Pour conserver son fauteuil, l’actuel chef de l’Etat devra sortir le grand jeu face aux adversaires tout aussi déterminés à assumer la fonction suprême du pays. Ousainou Darboe, 73 ans, est présenté comme son principal challenger. Le candidat du parti démocratique uni a promis une nouvelle ère à ses compatriotes. Alors que sous le régime Jammeh, cet avocat était abonné à la seconde place des scrutins présidentiels. Ça, c’était à une époque à une époque semble-t-il dire.
” Le 4 décembre, une nouvelle Gambie, mais avant tout, et il y aura une nouvelle ère, une ère qui travaillera pour la Gambie, pour la prospérité, une ère qui garantira la liberté et l’état de droit dans ce pays.“, a expliqué l’avocat .
Outre ces deux hommes, quatre autres sont en lice pour ces élections appelées à consolider la démocratie en Gambie après le régime de Yaya Jammeh.
Sur le plan socio-économique, la situation n’est guère reluisante. Et pour cause, près de la moitié des Gambiens vivent dans la pauvreté. En dehors de l’agriculture, le pays, avec ses plages sur l’Atlantique, vivait du tourisme, britannique surtout. Mais il n’a pas été épargné par les affres de la crise sanitaire. Le virus ayant bloqué la clientèle aux frontières.
De nombreux emplois ont disparu. Les Gambiens souffrent de l’augmentation des prix des produits de première nécessité, des coupures d’eau et d’électricité, du manque d’accès aux soins.
C’est dans ce contexte qu’ils se rendront aux urnes, partagés entre la soif de changement et le désir du statut quo.