Dans l’affaire des écoutes, dite « Bismuth », Nicolas Sarkozy a été condamné ce mercredi en appel à Paris à trois ans de prison, dont un an ferme à exécuter sous bracelet électronique. L’ancien chef de l’État a été condamné pour corruption et trafic d’influence, une sanction inédite pour un ancien président.
PARIS – « Nous allons former un pourvoi en cassation, pourvoi qui est suspensif de toutes les mesures qui ont été prononcées aujourd’hui », a déclaré son avocate Jacqueline Laffont à la presse en sortant de la salle d’audience. « Nicolas Sarkozy est innocent des faits qui lui sont reprochés », a-t-elle ajouté, parlant d’une décision « stupéfiante ». « Nous ne lâcherons pas ce combat-là qui est un combat juste face à une décision particulièrement inique et injuste. »
Inéligibilité
L’avocat historique de Nicolas Sarkozy Thierry Herzog et l’ancien haut magistrat Gilbert Azibert ont été condamnés aux mêmes peines, ils vont eux aussi former un pourvoi devant la Cour de cassation. La cour d’appel a en outre prononcé une interdiction des droits civiques de trois ans pour Nicolas Sarkozy, ce qui le rend inéligible, ainsi qu’une interdiction d’exercer de trois ans pour Me Herzog.
En première instance, le 1er mars 2021, l’ancien locataire de l’Élysée (2007-2012) avait été condamné à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme, pour corruption et trafic d’influence.
« Cela fait neuf ans que nous combattons dans un dossier qui a commencé par des atteintes graves aux principes. Nous ne nous attendions malheureusement pas à un combat facile, il est difficile, la justice a parfois du mal à reconnaître ses erreurs », a réagi l’avocat de Me Herzog, Paul-Albert Iweins. Le pourvoi suspendant l’interdiction d’exercer, Thierry Herzog « sera tout à l’heure au cabinet pour continuer son activité », a-t-il assuré.
« Pour nous, le droit doit l’emporter devant la Cour de cassation ». « On a une décision qui est absolument navrante », qui va « au-delà des réquisitions du parquet », a dénoncé Me Marie-Alix Canu-Bernard, pour la défense de Gilbert Azibert. « Nous avons entendu là quelque chose qui tenait plus de l’ordre de la morale que du droit. »
Le 13 décembre, lors du procès en appel, le parquet général avait réclamé trois ans d’emprisonnement avec sursis à l’encontre des trois prévenus.
Maderpost / Lepoint